(Québec) Le premier ministre François Legault sera à Terre-Neuve-et-Labrador jeudi et vendredi pour négocier le renouvellement du contrat du barrage hydroélectrique de Churchill Falls, au Labrador.

Il en a fait l’annonce à la période de questions à l’Assemblée nationale mardi. Il discutera avec son homologue Andrew Furey.

L’entente d’approvisionnement en électricité provenant de Churchill Falls vient à échéance en 2041 et son renouvellement est une des pièces maîtresses de la stratégie énergétique du gouvernement Legault.

Or ce contrat est au cœur d’un vieux litige qui dure depuis des décennies entre le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador, qui se sent flouée et a tenté en vain de faire casser le contrat devant les tribunaux.

Au caucus des élus de son parti en janvier dernier à Laval, le premier ministre avait laissé entendre qu’il allait entreprendre les discussions sous peu et qu’il allait devoir savoir assez rapidement si le Québec pourra continuer de compter sur l’énergie de Churchill Falls. Sinon, il faudra ériger davantage de barrages, déjà que son gouvernement évoque d’en construire quatre ou cinq.

Rappelons que le gouvernement caquiste prévoit une hausse de la demande d’électricité au cours des prochaines décennies en raison de la décarbonation de l’économie du Québec, visant à réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Les surplus d’électricité d’Hydro-Québec fondent à vue d’œil et il faudra même de surcroît 100 térawatts-heures pour décarboner complètement le Québec d’ici à 2050, a déjà évoqué le premier ministre.

Lundi, M. Legault a rencontré des hauts dirigeants d’Hydro-Québec pour préparer les négociations. Il l’a fait savoir par Twitter. Sur la photo qu’il a aussi publiée, on ne voyait pas Sophie Brochu, la présidente d’Hydro qui a annoncé en janvier qu’elle allait démissionner le 11 avril avant la fin de son mandat.

La centrale de Churchill Falls est gérée en partenariat avec Hydro-Québec, qui achète son énergie à un tarif fixe, après avoir pris le risque de financer la construction de l’ouvrage dans les années soixante.

Terre-Neuve-et-Labrador veut réviser l’entente parce qu’elle estime avoir été désavantagée lors de la signature.