(Montréal) Québec solidaire (QS) fera le bilan de sa campagne électorale avec quelque 300 délégués lors d’un conseil national qui se tiendra en fin de semaine au Collège Ahuntsic, à Montréal.

Le parti de Gabriel Nadeau-Dubois et de Manon Massé rêvait de former l’opposition officielle à l’Assemblée nationale, mais n’a fait élire que onze députés le 3 octobre dernier.

Dans un document qui sera présenté aux militants samedi, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, le parti estime qu’il aurait dû miser sur des propositions « plus simples et plus faciles à vulgariser ».

Il note que sa proposition d’impôt sur les grandes fortunes a été particulièrement « déstabilisatrice ».

« Le caractère complexe de la proposition (plusieurs personnes ne savent pas comment calculer leur valeur nette) nous a forcés à nous mettre en mode pédagogique et explicatif et moins en mode offensif et politique », écrit-on.

Par ailleurs, le bonus-malus sur l’achat de véhicules polluants a été utilisé comme épouvantail, déplore le parti, qui affirme cependant qu’il savait que cette mesure serait plus difficile à plaider en territoires plus ruraux.

Rappelons que durant la campagne électorale, la Coalition avenir Québec (CAQ) avait distribué un tract intitulé « La taxe orange », dans lequel elle attaquait les propositions de QS.

À son arrivée au collège vendredi soir, la députée défaite dans Rouyn-Noranda—Témiscaminque, Émilise Lessard-Therrien, a semblé suggérer que QS simplifie son message en s’inspirant de la CAQ.

Quand je regarde, par exemple, la CAQ, c’est clair : “Maternelle 4 ans”. En une phrase, on sait exactement ce qu’ils veulent dire. […] Quand on fait une campagne électorale, on a peu de temps avec les électeurs.

Émilise Lessard-Therrien, députée défaite dans Rouyn-Noranda—Témiscaminque, en octobre dernier

Or, quelques minutes plus tard en mêlée de presse, la co-porte-parole de QS, Manon Massé, rejetait l’idée de faire une campagne « de slogans » en 2026.

« Ça ne ressemble pas à mon parti, ça. OK ? Ceci étant dit, je pense que oui, (il faut) avoir une plateforme qui est plus concise, plus resserrée », a-t-elle déclaré.

Parité et régions

En plus de servir à faire le bilan de la dernière campagne électorale, ce conseil national doit permettre aux militants de débattre de diverses propositions.

L’une d’entre elles vise à « s’assurer que le caucus solidaire soit paritaire le plus rapidement possible ». Il compte actuellement sept hommes et quatre femmes. Une réalité « crève-cœur », selon Manon Massé.

Cependant, elle voit difficilement comment la direction pourrait imposer, aux prochaines élections, des candidatures féminines dans des circonscriptions dites prenables.

« Ce sont nos associations locales qui ont le plein pouvoir de décider. […] Ça voudrait dire qu’il faudrait changer des choses, parce que ce n’est pas dans notre pratique », a-t-elle souligné, vendredi.

« L’instance qui a le pouvoir de décider actuellement doit dire : « OK, moi je suis prête à perdre ce pouvoir-là » », a-t-elle ajouté.

On propose également de lancer une vaste tournée de consultation dans les régions du Québec « pour mieux enraciner le projet solidaire dans les réalités de l’ensemble des régions ».

Seulement trois députés, Christine Labrie (Sherbrooke), Sol Zanetti (Jean-Lesage) et Étienne Grandmont (Taschereau) ont été élus dans des circonscriptions à l’extérieur de Montréal.