Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ) Marc Tanguay a fait une sortie publique samedi matin pour demander au co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, d’arrêter de se « défiler » et de « défendre les droits de tous les Québécois ». Une attaque « totalement exagérée », estime le député solidaire Vincent Marissal.
En pleine ouverture du Conseil national de Québec solidaire (QS) à Montréal, Marc Tanguay, le chef intérimaire du PLQ, a lancé une publication sur Twitter affirmant que Québec solidaire a « abandonné ses beaux grands principes ».
La visée de M. Tanguay touche l’appui par QS de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français (communément appelée la loi 96).
Sur Twitter, le chef libéral a poursuivi : « Québec solidaire est un parti indépendantiste qui ne défend pas les droits de tous les citoyens. Gabriel Nadeau-Dubois a appuyé la CAQ qui a attaqué nos droits et libertés avec la loi 96. »
Une attaque « exagérée », « gratuite » et qui vient de « nulle part », a rétorqué en mêlée de presse le député solidaire Vincent Marissal.
« Je vous rappelle que les libéraux, sur le projet de loi 96, ont changé d’idée à peu près trois fois, a-t-il souligné. Je pense que ça démontre assez bien la panique des libéraux qui savent qu’ils risquent fort de perdre [la circonscription de] Saint-Henri–Sainte-Anne. S’ils sont en panique après six jours [de campagne], imaginez ce que ça va donner dans deux ou trois semaines ? »
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Le député solidaire Vincent Marissal
Rappelons qu’en raison du retrait politique de l’ex-cheffe libérale Dominique Anglade, la circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne, située dans le sud-ouest de Montréal, est à prendre. L’élection partielle se tiendra le 13 mars prochain.
Le candidat de Québec solidaire, l’avocat en immigration Guillaume Cliche-Rivard, y était arrivé deuxième le 3 octobre dernier, avec 27,7 % des voix. Dominique Anglade y avait obtenu 36,1 % des voix.
Le PLQ fait lui confiance à Christopher Beanninger pour remporter la circonscription. M. Beanninger, un entrepreneur social, est notamment fondateur et président de NewBase Média, une agence de marketing et de communication.
En fin de journée, le co-porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a renchéri en affirmant que « ça sent la panique à plein nez chez les Libéraux. […] Le Parti libéral est le parti des épouvantails depuis des décennies en politique québécoise, ils ont fait ça depuis tellement longtemps. Ça ne marche plus. »
L’appui de QS au Commissaire à la langue française dénoncée par le PLQ
Marc Tanguay a renchéri samedi matin en dénonçant aussi l’appui de Québec solidaire au nouveau Commissaire à la langue française, Benoit Dubreuil.
« En votant pour le candidat de François Legault au poste de Commissaire à la langue française, #QS a cessé d’être solidaire, a déclaré M. Tanguay sur Twitter. Le choix est clair dans #SHSA. Notre candidat libéral @ChristopherBPLQ défendra toujours les droits et libertés de tous. »
Les solidaires avaient d’abord, en décembre dernier, affirmé qu’ils allaient voter contre la nomination de M. Dubreuil. Gabriel Nadeau-Dubois affirmait alors que son parti s’opposait à cette candidature parce qu’elle n’était pas « rassembleuse ».
« Cette candidature-là a, par le passé, exprimé des positions qui ne nous rejoignent pas », ajoutait-il. Il évoquait, sans le nommer, l’essai Le remède imaginaire – Pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec (Boréal, 2011), que Benoît Dubreuil a coécrit avec le démographe Guillaume Marois.
Québec solidaire a fait volte-face sur la question au début février après avoir rencontré M. Dubreuil.
« Ça ressemble totalement à QS [de changer d’idée], a soutenu Vincent Marissal samedi. Ça s’appelle : donner la chance au coureur. Ça s’appelle : être ouvert aux discussions. Notre préjugé était plutôt défavorable au départ, mais on a entendu cet homme-là. Moi-même j’ai fait des consultations auprès d’universitaires qui le connaissent. On a fait nos devoirs. Après ça, on jugera l’arbre à ses fruits. »