(Québec) Le premier ministre caquiste François Legault doit consulter davantage, notamment dans le dossier de l’énergie, s’il veut s’éviter les critiques, estime le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay.

Il réagissait jeudi à la sortie publique de M. Legault, qui, la veille, se disait victime d’une perception injuste depuis l’annonce de la démission de la présidente d’Hydro-Québec, Sophie Brochu.

Le gouvernement Legault a été accusé de vouloir brader l’électricité, en d’autres mots, attirer des investissements en garantissant des tarifs d’électricité ridiculement bas.

« Lorsque vous n’avez pas une vision complète […], vous faites face à plusieurs critiques. Ce n’est pas surprenant », a réagi en entrevue M. Tanguay, au sortir d’une réunion avec M. Legault.

« La Coalition avenir Québec doit encore aujourd’hui apprendre à consulter davantage, consulter les acteurs économiques, les experts du milieu, les citoyens. C’est à nous autres, Hydro-Québec.

« Le fait de dire : “On n’exclut pas un nouveau barrage hydroélectrique”, ça ne veut pas dire qu’on a une vision », a poursuivi le chef libéral.

François Legault rencontre tour à tour cette semaine les chefs des partis d’opposition. S’il juge l’exercice pertinent, M. Tanguay réclame un plus large débat de société sur l’énergie.

Il propose une commission itinérante sur les besoins actuels et futurs du Québec, ainsi que sur les investissements nécessaires pour réaliser la transition énergétique et atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

Pour répondre aux besoins énergétiques du Québec, le gouvernement considère qu’environ 100 térawatts-heures (TWh) devront être ajoutés aux quelque 210 TWh déjà produits annuellement.

Les libéraux croient que la population doit être consultée sur les principes qui guideront les décisions du gouvernement et d’Hydro-Québec.

« Lorsqu’il s’agit d’une vision qui naît d’un consensus et d’une discussion, là vous êtes beaucoup moins attaquables sur les choix que vous allez faire », a déclaré M. Tanguay.

« Nous sommes à la croisée des chemins. […] Je m’attends à ce que le premier ministre nous convie à ce chantier national-là. C’est très québécois d’imaginer l’avenir ensemble », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, pendant sa rencontre de 90 minutes avec M. Legault, M. Tanguay dit avoir abordé d’autres sujets, comme la pénurie de main-d’œuvre, les missions essentielles de l’État et « les services qui ne sont pas donnés ».

Plus tôt cette semaine, le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, ainsi que le chef conservateur Éric Duhaime, s’étaient montrés satisfaits de leurs rencontres avec M. Legault.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, devrait s’entretenir avec le premier ministre la semaine prochaine. Cette série de rencontres privées est un exercice plutôt rare.

L’Assemblée nationale reprendra ses travaux le 31 janvier prochain.