(Ottawa) Malgré les récents accrochages sur les transferts en santé, l’immigration et la loi 96 qui réforme la Charte de la langue française, les canaux de communication entre Ottawa et Québec demeurent bien ouverts et continuent de rapporter des dividendes, insiste le lieutenant politique de Justin Trudeau au Québec, Pablo Rodriguez.

À preuve, de nombreuses ententes ont été conclues au fil des mois entre les deux ordres de gouvernement et d’autres accords seront éventuellement signés, a avancé le ministre du Patrimoine dans une entrevue accordée à La Presse.

« Des livrables, nous en avons eu. Et ils sont énormes », a soutenu M. Rodriguez, en rappelant l’entente de 6 milliards de dollars pour les garderies conclue l’an dernier, l’attribution de 1,8 milliard pour le logement au Québec, la somme de 460 millions pour permettre au gouvernement Legault d’accélérer l’accès à l’internet haute vitesse dans les régions, et les 600 millions investis dans l’industrie aéronautique.

« Les gens demandent où est le gouvernement fédéral dans le dossier des demandeurs d’asile qui passent par le chemin Roxham. On a versé au Québec 374 millions de dollars jusqu’ici. Je pourrais y aller sans arrêt. Et on a aussi réglé des enjeux locaux qui passent plus sous le radar », a-t-il tenu à souligner en donnant l’exemple de l’investissement de 40 millions annoncé en août pour la reconstruction du quai des pêcheurs du port de Cap-aux-Meules.

« Un seul contribuable »

L’ancien premier ministre du Québec Robert Bourassa avait une expression pour illustrer les avantages pour le Québec de faire partie de la fédération canadienne : le fédéralisme rentable.

Pablo Rodriguez n’a pas eu recours à cette expression durant notre entrevue. Mais il avance que le Québec y trouve son compte grâce aux ententes qui ont été conclues jusqu’ici. Il rappelle toutefois que les deux gouvernements servent le même contribuable et qu’ils ont l’obligation de collaborer.

« En fin de compte, il n’y a qu’un seul contribuable. C’est la même personne qui paie des impôts à Ottawa et à Québec. Cette personne-là, qu’est-ce qu’elle veut ? Elle veut que son argent rapporte le plus possible. Elle veut que ça marche entre Ottawa et Québec. C’est ce qu’on essaie de faire. C’est la priorité du bureau du lieutenant », a affirmé le ministre.

Quant aux tensions dans les dossiers comme l’avenir de la langue française, M. Rodriguez affirme que le gouvernement Trudeau a le même objectif que le gouvernement Legault, même si les moyens pour y arriver peuvent différer quelque peu.

« On a le même objectif, celui de renforcer le fait français, celui de permettre à tout francophone qui travaille dans une institution fédérale de parler dans sa langue. On a des canaux qui peuvent varier. Mais l’objectif est le même, c’est le renforcement du français », a-t-il affirmé en faisant allusion au projet de loi C-13 du gouvernement Trudeau visant à moderniser la Loi sur les langues officielles.

Quant à l’immigration, M. Rodriguez a réaffirmé que le Québec avait tous les outils pour accueillir le nombre d’immigrants qu’il juge approprié et que tous ces immigrants pouvaient être francophones s’il le souhaite.