(Québec) Québec solidaire (QS) accepte l’offre du premier ministre François Legault de rencontrer son candidat au poste de commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, une candidature qu’il rejetait la semaine dernière.

Au dernier jour de la courte session parlementaire vendredi, François Legault voulait proposer à l’Assemblée nationale la nomination de M. Dubreuil, mais il y a renoncé après que QS a annoncé son intention de voter contre et que le Parti libéral du Québec (PLQ) a fait volte-face.

Lors d’un point de presse vendredi, le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, soutenait que son parti s’oppose à cette candidature car elle n’est pas « rassembleuse ». « Cette candidature-là a, par le passé, exprimé des positions qui ne nous rejoignent pas », ajoutait, sans donner de détails. Il évoquait, sans le nommer, l’essai Le remède imaginaire – Pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec (Boréal, 2011) que Benoît Dubreuil a coécrit avec le démographe Guillaume Marois.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Benoît Dubreuil (à droite) et Guillaume Marois (à gauche) ont coécrit l’essai Le remède imaginaire – Pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec publié en 2011.

Au cours de la fin de semaine, une source gouvernementale a relevé que QS avait pris position sans avoir rencontré M. Dubreuil. Elle ajoutait que François Legault proposera à QS et au PLQ d’avoir un entretien avec le candidat. Car le premier ministre souhaite revenir à la charge avec la candidature de M. Dubreuil au cours de la prochaine session parlementaire, qui débutera le 31 janvier.

QS n’a pas encore reçu l’invitation du gouvernement mais il a confirmé à La Presse qu’il l’acceptera. Le parti pourrait changer sa position à la suite de cette rencontre, si Benoît Dubreuil apaise ses inquiétudes, ajoute une source.

QS espère que la proposition du premier ministre mènera à une amélioration de tout le processus concernant ce type de nomination qui nécessite l’appui des deux tiers des députés. On déplore que le gouvernement bouscule le processus en donnant aux partis d’opposition le nom d’un candidat quelques jours seulement avant le vote.

De son côté, le PLQ déterminera lors d’une réunion de son caucus s’il accepte la proposition de François Legault de rencontrer M. Dubreuil.

La Coalition avenir Québec compte déjà plus de 66 % des députés, mais le gouvernement cherche généralement l’unanimité, ou du moins un large appui, pour faire ce genre de nomination. Les trois députés du Parti québécois siégeront au Salon bleu lors de la prochaine session et appuient la candidature de Benoît Dubreuil, docteur en philosophie et haut-fonctionnaire au fédéral.

Le commissaire à la langue française est un nouveau chien de garde indépendant créé en vertu de la loi 96, la réforme de la loi 101 du gouvernement Legault adoptée le printemps dernier.