(Ottawa) Elle avait tiré sa révérence en novembre 2019, mais elle veut maintenant reprendre du service. Elizabeth May s'affaire à recueillir les signatures nécessaires pour déposer sa candidature à la direction du Parti vert du Canada.

Celle qui a dirigé la formation pendant environ 13 ans tente un retour aux commandes ; elle compte déposer son formulaire de candidature et les 100 signatures de membres en appui à sa démarche. L’information, qui a d’abord été rapportée par le Toronto Star, a été confirmée à La Presse par plusieurs sources vertes.

Elle succéderait à Annamie Paul, dont le bref passage à la tête du Parti vert a été particulièrement houleux. Sous sa direction, le Parti vert a dégringolé, recueillant 2,3 % des voix aux élections d’octobre dernier par rapport à 6,6 % au scrutin de 2019.

Selon le Toronto Star, Elizabeth May voudrait se présenter avec comme co-chef Jonathan Pedneault, militant québécois pour les droits de l’homme. La principale intéressée n’a pas voulu commenter ces informations au moment où le quotidien torontois l’a contactée.

Le retour dans l’arène de la politicienne aguerrie survient quelques jours après que la formation a expulsé de ses rangs Alex Tyrrell, qui avait l’intention de participer à la course à la direction. Celui qui est également chef du Parti vert du Québec a porté la décision en appel.

« Je pense que c’est un pas en arrière pour le parti, qu’on a besoin de renouveau. Elizabeth May a donné beaucoup à la politique canadienne, mais c’est le temps de passer le flambeau », a réagi Alex Tyrrell au téléphone, jeudi soir.

« Je trouve ça déplorable, enchaîne-t-il. Je pense que ça valide aussi beaucoup de critiques que l’entourage d’Annamie Paul avait faites envers elle ; qu’elle n’était pas vraiment prête à céder la direction du parti. La voir revenir, ça me surprend même moi. »

Il y voit aussi une façon de s’assurer que l’aile gauche écosocialiste, dont il est un tenant, ne puisse s’imposer au sein du parti.

Le retour de Mme May fait aussi des mécontents chez certaines personnes au sein de la formation fédérale. « C’est l’aboutissement d’un plan qui était échafaudé depuis un bon moment », a confié un ex-stratège vert qui a requis l’anonymat afin de livrer le fond de sa pensée.

« La personne qui bénéficiera des deux dernières années de misère, c’est Elizabeth. C’est regrettable qu’elle revienne, parce que les gens vont dire que le Parti vert est comme tous les autres partis, et ils auront raison », a ajouté cette même source.

Le Parti vert élira son nouveau chef le 19 novembre prochain.