Une fois élu, un gouvernement libéral dirigé par Dominique Anglade confierait aux différentes régions du Québec le soin de déterminer combien d’immigrants elles souhaitent accueillir.

Il s’agit d’une des mesures phares proposées par la « Charte des régions » de la cheffe libérale, présentée jeudi à Trois-Rivières sous le slogan : « moins de paternalisme, plus de régionalisme ».

Le document, dont La Presse avait révélé certains passages plus tôt cette semaine, présente plusieurs mesures pour améliorer le développement des régions. Il s’agit d’une initiative du PLQ afin de reconquérir les circonscriptions à l’extérieur du Grand Montréal dont il a presque été complètement balayé lors des dernières élections.

Anglade s’y engage notamment à nommer un sous-ministre dans chacune des régions du Québec pour que des décisions soient prises localement.

Des seuils d’immigration locaux

La « Charte des régions » propose également de confier aux régions la responsabilité de choisir le nombre d’immigrants qu’elles souhaitent accueillir, en consultation avec les élus locaux « pour tenir compte des réels besoins dans tous les secteurs et de leur capacité d’accueil ».

Après avoir diminué entre 2019 et 2022, les seuils d’immigration annuels ont été revus par le gouvernement Legault pour atteindre une fourchette entre 67 500 et 70 000 immigrants. Mais seulement 27 % des immigrants s’installent toujours à l’extérieur de la région métropolitaine de Montréal, souligne le PLQ.

« Ce n’est pas à Québec de décider ce qui va se passer dans chacune de nos régions, a martelé Dominique Anglade. On a des gens extraordinaires sur le terrain qui sont capables de prendre des décisions. »

Pas inquiète d’Holness

Appelée à commenter le lancement, par l’ancien candidat à la mairie de Montréal, Balharama Holness, d’un parti destiné à représenter les intérêts des Montréalais, Mouvement Québec, Dominique Anglade s’est défendue de « prendre pour acquis » le vote des gens de la métropole.

« On ne peut rien prendre pour acquis [et] on est capable de représenter l’ensemble des régions du Québec. Peu importe où les gens vivent, peu importe de quelle origine ils sont, peu importe la langue qu’ils parlent, c’est le Parti libéral qui est capable d’être cette grande tente », a-t-elle lancé.

« Les gens peuvent lancer les partis qu’ils souhaitent, mais au bout du compte, j’ai confiance que les gens vont dire : le PLQ, c’est le parti qui peut représenter nos intérêts », a-t-elle poursuivi.

À 17 % des intentions de vote selon un sondage publié par Le Journal de Montréal jeudi, la côte sera dure à remonter pour le PLQ s’il souhaite remporter l’élection générale du 3 octobre prochain. Mais Dominique Anglade a toujours bon espoir d’y arriver.

Lancer la serviette ? Au contraire ! Aujourd’hui, ce qu’on fait, c’est justement de partir la machine. Il faut aller rencontrer chaque personne pour présenter notre vision.

Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec

Un tour du monde..

Du blé du Kansas, une technicienne de laboratoire américaine, une femme dans un train en Inde : la « Charte des régions » présentée jeudi par le PLQ contient de nombreuses photos qui nous font faire le tour du monde.

Le parti reconnaît avoir utilisé certaines photos « stock » – une façon de faire répandue dans tous les partis, y compris à la Coalition Avenir Québec – mais se défend en affirmant que toutes les photos de paysages ont bel et bien été prises au Québec.

Avec La Presse Canadienne