(Montréal) L’exigence vaccinale pour les camionneurs qui traversent la frontière n’est pas responsable des difficultés de la chaîne d’approvisionnement, assure Omar Alghabra, ministre fédéral des Transports.

« Il est clair que cette mesure n’a pas eu d’impact sur le volume de produits qui traversent nos frontières », assure le ministre lors d’une conférence de presse en marge d’un sommet organisé par le gouvernement fédéral pour discuter des problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement.

Il mentionne que le volume de marchandise traversant la frontière n’a pas été affecté durant la première et la deuxième semaine suivant l’adoption de l’exigence vaccinale, « malgré une tempête de neige, malgré un jour férié aux États-Unis ».

Avant l’adoption de l’exigence, plusieurs représentants du milieu des affaires ont demandé à Ottawa de repousser l’échéance du 15 janvier pour les camionneurs canadiens qui veulent éviter une quarantaine de 14 jours lorsqu’ils traversent la frontière depuis les États-Unis.

Quelques jours avant l’échéance, la PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, Véronique Proulx, avait dit craindre que la décision fragilise « inévitablement les chaînes d’approvisionnement déjà grandement perturbées par la pandémie ».

M. Alghabra a reconnu qu’il y a des problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement, mais il juge que l’exigence vaccinale n’en est pas responsable et n’aurait pas aggravé la situation.

Dans le secteur de l’alimentation, l’épicier Metro a indiqué la semaine dernière que l’exigence vaccinale n’avait pas aggravé les problèmes de la chaîne d’approvisionnement. « Les prix de transport ont fortement augmenté dans la dernière année, avait dit le président et chef de la direction, Eric La Flèche. Nous avons subi une augmentation immédiate à cause de cette exigence, mais je ne peux pas dire que ça a entraîné des problèmes de livraisons importants pour nous. »

Le ministre fédéral de l’Industrie, François-Philippe Champagne, est allé plus loin en disant que l’exigence vaccinale était nécessaire pour assurer la résilience de la chaîne d’approvisionnement.

« Avec plus de vaccination, nous pouvons réduire le taux d’infection, le taux d’hospitalisation, nous pouvons réduire l’absentéisme. C’est la raison qui justifie notre décision et la science est de notre côté. »

La conférence avait lieu tandis que le centre-ville d’Ottawa est paralysé par des manifestations d’opposants aux mesures sanitaires depuis trois jours. Le mouvement a commencé par des camionneurs opposés à l’exigence vaccinale, mais il s’est élargi pour exprimer un ras-le-bol contre les mesures sanitaires.

Création d’un groupe de travail

Le gouvernement fédéral a annoncé la création du Groupe de travail sur la chaîne d’approvisionnement. Le groupe consultera les experts de l’industrie afin de proposer des « actions à entreprendre » pour solidifier la chaîne d’approvisionnement au Canada. Transports Canada créera également un portail en ligne permettant aux intervenants et aux entreprises d’émettre leurs avis et leurs suggestions.

Le Fonds national des corridors commerciaux (FNCC) va également lancer un nouvel appel de propositions de 50 millions pour financer des projets afin de réduire la congestion de la chaîne d’approvisionnement dans les ports canadiens. « Nous voulons nous assurer que ce dont les Canadiens ont besoin arrive chez eux le plus rapidement possible », a dit M. Alghabra.