(Ottawa) La nouvelle ministre fédérale des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, affirme que la protection des langues autochtones constitue une priorité pour son gouvernement, au même titre que la promotion du français partout au Canada.

La ministre néo-brunswickoise rappelle aussi que la protection des droits des anglophones dans les régions francophones fait également partie de son travail. Elle arrive en poste alors que l’Assemblée nationale du Québec étudie le projet de loi 96, qui vise à mettre à jour la Charte de la langue française.

Mme Petitpas Taylor a déclaré lundi que bien que les langues autochtones ne soient pas reconnues comme « officielles » au Canada, comme l’anglais et le français, elle travaillera avec d’autres ministres pour s’assurer qu’elles reçoivent un soutien et des ressources afin qu’elles « ne s’éteignent pas », qu’elles soient enseignées aux générations futures.

Dans une entrevue à La Presse Canadienne pour discuter de son nouveau rôle à Ottawa, Mme Petitpas Taylor a déclaré que la modernisation de la Loi sur les langues officielles pour préserver et promouvoir le français est également un objectif clé pour les 100 premiers jours du nouveau gouvernement libéral minoritaire.

Sa prédécesseure, Mélanie Joly, avait déposé en juin dernier un projet de loi visant à réviser la Loi sur les langues officielles, mais le texte législatif est mort au feuilleton lorsque le Parlement a été dissous pour les élections du 20 septembre.

Mme Petitpas Taylor s’est dite préoccupée par le déclin du français à travers le Canada et elle a indiqué qu’un élément clé de son rôle est de s’assurer que les gens ont la chance de parler et de lire cette langue – et pas seulement à l’école.

Sauver les langues autochtones

La ministre a déclaré par ailleurs qu’elle soutenait les députés autochtones qui souhaitent s’exprimer dans leur langue maternelle en Chambre. Ses remarques font suite à la décision de la députée du Nunavut Lori Idlout de prêter serment en inuktitut. Mme Idlout a indiqué en entrevue qu’elle s’adresserait parfois à la Chambre des communes en inuktitut.

Selon Mme Petitpas Taylor, il était « vraiment, vraiment important, dans le cadre de la réconciliation […] que nous fassions le travail acharné qui est nécessaire » en ce sens.

Lorsqu’elle était ministre de la Santé, Mme Petitpas Taylor s’est assurée que les communications officielles sur des questions telles que le dépistage médical et même le Guide alimentaire canadien soient disponibles dans des langues autochtones.

Elle a déclaré que de nombreux progrès avaient été réalisés en 2019 avec le projet de loi C-91, qui prévoyait un financement pour soutenir les langues autochtones et introduisait un commissaire pour ces langues. Mais elle a indiqué qu’elle et d’autres ministres continueraient à travailler pour « s’assurer que les langues autochtones ne s’éteignent pas ».

Mme Petitpas Taylor a été élue pour la première fois députée de Moncton-Riverview-Dieppe en 2015. Après les récentes élections, le premier ministre Justin Trudeau l’a nommée ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique. En plus d’être ministre de la Santé, elle avait auparavant été secrétaire parlementaire du ministre des Finances.

Mme Petitpas Taylor a déclaré qu’elle était prête à travailler avec des députés d’autres partis pour faire avancer les choses. Elle a déclaré qu’elle n’était « pas la ministre ou la personne la plus partisane », mais qu’elle était prête à « jeter les gants » si nécessaire.

« J’essaie de garder les pieds sur terre. Je suis la plus jeune d’une famille de 10 enfants : si je ne garde pas les pieds sur terre, mes frères et sœurs y veilleront. »