La députée indépendante Catherine Fournier lancera officiellement son mouvement souverainiste la semaine prochaine, avec la publication d’un manifeste qui présente les idées de la nouvelle organisation sans but lucratif.

Dans le manifeste, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, Mme Fournier et les autres membres fondateurs du projet Ambition Québec (PAQ) expliquent la vision de leur nouveau mouvement, notamment à l’aide d’histoires personnelles et de poèmes qui servent de métaphore pour l’accession à l’indépendance.

Dans ces récits, chaque personne sort de son confort pour devenir plus libre ; l’une d’entre elles fonde sa propre entreprise, une autre quitte le nid familial. Selon le groupe, le Québec a tout avantage à sortir de sa position confortable au Canada pour devenir maître de ses propres décisions.

L’ouvrage d’une centaine de pages, qui sera publié le 17 novembre, expose aussi les objectifs du PAQ, dont la finalité ne sera assurément pas de devenir un parti politique, a insisté Mme Fournier en entrevue.

Le mouvement veut aller au-delà des partis pour mobiliser notamment les jeunes sur le projet d’indépendance. C’est un projet de longue haleine, reconnaît Mme Fournier.

« On sait que c’est une démarche qui va prendre du temps. On le voit dans un horizon de plusieurs années », a-t-elle expliqué.

Selon elle, un mouvement peut faire la promotion d’un projet de façon plus efficace qu’un parti, puisqu’il peut attirer des gens de toutes les idéologies.

« On n’est pas aux prises avec les discussions que peuvent connaître les partis politiques, les confrontations, on n’est pas à la recherche de points politiques à la petite semaine pour gagner les élections », a-t-elle indiqué.

Parmi les membres fondateurs du mouvement, on retrouve plusieurs autres jeunes militants que connaissait déjà Mme Fournier, mais aussi un politicien d’expérience de 80 ans, l’ancien ministre Pierre Marois, qu’elle décrit comme son « mentor ».

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Marois et Catherine Fournier

Avenir politique

L’objectif du mouvement est-il de garder un pied à l’Assemblée nationale par l’entremise de Mme Fournier ? Pas nécessairement. La principale intéressée dit qu’elle n’a pas encore déterminé si elle se représenterait pour un troisième mandat en 2022.

« Ma décision pour 2022, elle est indépendante de l’organisation du projet Ambition Québec et je n’ai pas encore pris ma décision. Il reste encore beaucoup de temps, je me laisse la marge de manœuvre pour prendre ma décision plus tard », a-t-elle affirmé.

Une chose est certaine : Mme Fournier ne regrette pas du tout sa décision d’avoir quitté le Parti québécois (PQ), même s’il a aujourd’hui un nouveau chef plus jeune, Paul St-Pierre-Plamondon, qui compte rebâtir le parti.

« Je crois réellement qui si on veut entreprendre une régénération des forces au sein du mouvement souverainiste, ça passe par la voie non partisane », a-t-elle soutenu.