(Québec) Le député Sol Zanetti, de Québec solidaire (QS), a déposé une pétition mardi qui a fait sourire certains de ses collègues de l’Assemblée nationale, même s’il s’agit d’un enjeu délicat et sérieux : elle réclame la gratuité des médicaments pour soigner la dysfonction érectile.

Les élus revenaient en Chambre mardi pour la première fois depuis deux semaines et c’était donc l’occasion de déposer des pétitions de citoyens — le droit de pétitionner étant un des fondements du parlementarisme.

Dans le segment prévu à cet effet avant le début de la période de questions, en après-midi, M. Zanetti a donc déposé la pétition signée par 662 citoyens.

Ils exigent que les assureurs, ainsi que la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ), remboursent en tout ou en partie les médicaments prescrits pour soigner la dysfonction érectile.

M. Zanetti a lu les arguments invoqués par les pétitionnaires, notamment que la dysfonction érectile « peut entraîner d’autres problèmes de santé, tels que la dépression et le suicide », mais aussi, que « la santé physique et la santé psychologique sont tributaires d’une saine activité sexuelle ».

Le texte fait aussi valoir que « des milliers d’hommes » souffrent de dysfonction érectile après avoir subi une chirurgie de la prostate, ou parce qu’ils vivent avec le diabète et des troubles vasculaires.

Enfin, les pétitionnaires plaident que les coûts des médicaments contre la dysfonction érectile s’élèvent à plusieurs milliers de dollars par année et qu’aucun assureur n’accepte de les rembourser.

Dans les rangs clairsemés des banquettes de l’Assemblée en raison des règles de distance à observer pendant la pandémie, on pouvait voir certains élus esquisser un sourire en coin : il est très rare qu’un problème de cette nature soit abordé en Chambre… mais peut-être pas dans une chambre.

La pétition doit par la suite obtenir une réponse officielle du gouvernement. Parfois, une commission parlementaire peut également accepter de l’étudier par la voie d’un mandat d’initiative.

Rappelons qu’un élu peut choisir librement de parrainer ou non le dépôt à l’Assemblée d’une pétition qu’on lui propose. Règle générale, le député peut refuser si la pétition n’est pas conforme à ses valeurs, convictions, etc.

Par exemple, un député pourrait refuser de déposer une pétition pour abolir le registre des armes à feu si cela va à l’encontre de ses valeurs, mais il pourrait l’acheminer à un de ses collègues qui lui accepterait de la parrainer.