(Québec) Un dollar québécois appelé « piastre », une semaine de 30 heures plutôt que de 40 heures : c’est le plan des jeunes péquistes pour un Québec indépendant.

L’exécutif soumettra ces propositions au prochain congrès du Comité national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ) les 7 et 8 mars à Montréal.

La Presse canadienne a obtenu le cahier de propositions. La présidente des jeunes péquistes, Frédérique St-Jean, ne s’en cache pas : l’exécutif, qui a confectionné le document, souhaite susciter un brassage d’idées « pour faire bouger les choses » et faire avancer l’indépendance.

« C’est une proposition assez emballante », a dit Mme St-Jean, dans une entrevue avec La Presse canadienne.

Les jeunes péquistes veulent que les candidats à la direction du parti se positionnent sur ces idées et s’en inspirent, alors que le PQ est en pleine reconstruction, depuis sa défaite historique de 2018.

Semaine de travail

Le CNJPQ recommande de modifier la Loi sur les normes du travail pour abaisser de 40 à 30 heures la semaine de travail et instaurer la semaine de quatre jours en été.

Mme St-Jean a invoqué tous les enjeux de surmenage, de santé mentale des milieux de travail pour justifier ces mesures. « C’est symptomatique de notre mode de vie qui est trop vite et qui est mené par le capitalisme. Les gens sont à bout de souffle. […] Ça va clairement susciter des débats. »

Une monnaie québécoise

Les jeunes du PQ relancent par ailleurs un vieux débat : un Québec indépendant battrait sa propre monnaie, la « piastre », plutôt que de garder le dollar canadien.

La présidente du CNJPQ est consciente que les péquistes avaient été ridiculisés, du temps de leur premier chef, René Lévesque, pour avoir défendu cette idée. Les fédéralistes se moquaient alors de « la piastre à Lévesque », mais Mme St-Jean assure qu’il y a des bénéfices à contrôler sa monnaie.

« Pour défier les moqueurs, il faut l’aborder de façon sérieuse », a-t-elle argué.

Voitures à essence

Le document d’une dizaine de pages comporte une série d’autres mesures, notamment des « gestes de rupture » visant le fédéral pour faire avancer l’indépendance, mais aussi un plan environnemental.

Le Québec devrait ainsi interdire la vente de véhicules à essence à compter de 2030, à l’instar du Danemark, peut-on lire.

Un gouvernement du PQ devait aussi adopter une politique zéro déchets, pour bannir les plastiques à usage unique, punir les entreprises qui pratiquent le suremballage, miser sur l’économie circulaire, etc.

En outre, un Québec indépendant décriminaliserait l’usage de toutes les drogues, comme le Portugal, et mettrait en place plutôt des ressources en santé publique.

« Plutôt que de marginaliser les consommateurs, il faut traiter ce problème comme tous les enjeux de santé publique », a plaidé Mme St-Jean.

Indépendance

Les jeunes du CNJPQ demandent qu’un éventuel gouvernement péquiste agisse sur tous les fronts pour démontrer les limites du régime fédéral. Ils réclament un référendum dans un premier mandat. Ils demandent un renvoi en Cour d’appel sur le pouvoir fédéral de dépenser.

Ils proposent également d’entamer des négociations avec Ottawa entre autres pour rapatrier tous les pouvoirs en matière d’environnement et obtenir un veto du Québec relativement aux projets d’infrastructures qui traversent son territoire.