La pause des Fêtes, c’est la mi-saison politique à Québec. Des députés ont « attaqué », d’autres défendaient leur but. Certains sont restés sur le banc. Dans la cohue de la période des questions, l’arbitre du match, le président François Paradis, a fait retentir son sifflet… Voici les statistiques de l’automne.

Les gardiens de but

Quand on est au gouvernement, c’est à l’équipe entière que revient le rôle de protéger son filet. Mais certains ministres reçoivent plus de tirs…

Les 10 ministres les plus sollicités

1. Simon Jolin-Barrette (Immigration – 37 questions principales reçues)
2. Jean-François Roberge (Éducation – 35 questions principales reçues)
3. Danielle McCann (Santé – 28 questions principales reçues)
4. Jonatan Julien (Énergie – 23 questions principales reçues)
5. Eric Girard et François Bonnardel (Finances et Transports, à égalité avec 18 questions principales reçues chacun)
6. Pierre Fitzgibbon (Économie – 13 questions principales reçues)
7. Jean Boulet (Travail – 12 questions principales reçues)
8. Christian Dubé et Sonia LeBel (Conseil du trésor et Justice, à égalité avec 10 questions principales reçues chacun)
9. Geneviève Guilbault et Marguerite Blais (Sécurité publique et Aînés, à égalité avec 9 questions principales reçues chacune)
10. Benoit Charette et Lionel Carmant (Environnement et Services sociaux, à égalité avec 8 questions principales chacun)

Un match facile

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Caroline Proulx, ministre du Tourisme

Cet automne, une seule ministre du cabinet de François Legault n’a reçu aucune question principale lors de la période des questions : Caroline Proulx, ministre du Tourisme

Les premiers trios

Les députés ayant posé le plus de questions principales par parti (en excluant les chefs*)

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

La députée libérale Marwah Rizqy

PLQ :
1re position : Marwah Rizqy (23)
2e position : Gaétan Barrette (22)
3e position : André Fortin (20)

QS :
1re position : Gabriel Nadeau-Dubois (8)
2e position : Émilise Lessard-Therrien (6)
3e position : Vincent Marissal (6)

PQ :
1re position : Sylvain Gaudeault (11)
2e position : Véronique Hivon (8)
3e position : Martin Ouellet (7)

* Note : Lors de la période de questions, les chefs de parti ou de groupe parlementaire posent (presque) toujours la première question de leur groupe parlementaire. Pour cette raison, leur poids statistique est particulièrement élevé, notamment pour le premier ministre François Legault, qui répond aux questions des trois chefs d’opposition. Puisqu’ils auraient occupé les premières positions du classement, nous les avons donc exclus.

Sur le banc

Chaque période des questions dure 45 minutes, et les partis n’ont pas tous le même temps de parole. Cet automne, certains députés de l’opposition n’ont posé aucune question principale. On les verra peut-être davantage sur la patinoire cet hiver.

Francine Charbonneau (PLQ) : porte-parole en matière de formation professionnelle et d’éducation aux adultes et en matière de lutte contre l’intimidation

Jean Rousselle (PLQ) : porte-parole en matière de travail et en matière d’intégrité des marchés financiers

Kathleen Weil (PLQ) : porte-parole pour les ordres professionnels et en matière de francophonie canadienne

Lorraine Richard (PQ) : porte-parole en matière de sécurité publique, de ressources naturelles et de développement nordique et en matière de services sociaux

Les sujets de l’heure

La période des questions est le moment par excellence pour faire un contrôle parlementaire de l’action gouvernementale. En d’autres mots, c’est le moment où les députés de l’opposition décochent leurs meilleurs tirs vers le gouvernement, question de le voir trébucher. Cet automne, la liste des sujets abordés a été longue. Très longue. Voici les thèmes qui ont le plus marqué la joute parlementaire.

1. Établissement des tarifs d’électricité : 

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

L’établissement des tarifs d’électricité a fait l’objet de 39 questions principales au cours de la dernière session parlementaire.

39 questions principales

(le projet de loi 34 visant à simplifier le processus d’établissement des tarifs de distribution d’électricité a finalement été adopté sous le bâillon à la fin de la session)

2. Réforme du système d’immigration : 

37 questions principales

3. Maternelle 4 ans : 

16 questions principales

4. Abolition des commissions scolaires : 

12 questions principales

5. Troisième lien entre Québec et Lévis et Protection des données personnelles :

à égalité avec 10 questions principales chacun

Monsieur « S’il vous plaît »

L’arbitre du match, le président de l’Assemblée nationale, François Paradis, ne l’a pas eue facile cet automne. Au cœur d’une Chambre où les tensions étaient parfois explosives, il a dû affronter les joueurs à plus d’une reprise, menaçant même une fois d’expulsion le leader libéral Marc Tanguay. En Chambre, on pourrait le surnommer Monsieur « S’il vous plaît », une phrase qu’il répète des centaines de fois, chaque semaine, lorsque les députés n’écoutent plus les questions posées et les réponses données.

Une note d’histoire

La période des questions est certainement le travail parlementaire le mieux connu des Québécois, mais c’est aussi le plus médiatisé. Les réseaux de télévision la diffusent à l’occasion en direct, du moins en partie, et les commentateurs l’utilisent pour alimenter leurs analyses. Mais ce moment de contrôle parlementaire de l’action gouvernementale n’est pas si ancien. Selon l’Encyclopédie du parlementarisme québécois, « avant 1963, seules des questions écrites [étaient] adressées au gouvernement et les réponses [étaient] lues sans qu’il y ait de débat ». À partir de 1963, l’orateur de l’époque, John Richard Hyde, a donné la directive d’accepter les questions et réponses orales. Aujourd’hui limité à 45 minutes, ce moment charnière de l’exercice parlementaire pouvait autrefois durer des heures ! Sa durée n’a été limitée qu’à partir de 1969. La période des questions n’a commencé à être télédiffusée que le 3 octobre 1978.