Deux mois à peine après avoir bénéficié d’un arrêt des procédures dans une affaire de gangstérisme et de trafic de stupéfiants, le Hells Angels de la section de Montréal, Vincent Boulanger a été arrêté mercredi, alors qu’il occupait un véhicule dans lequel se trouvait une arme de poing.

Selon nos informations, l’arme était dans le coffre à gant du véhicule, alors que Boulanger était assis sur le siège du passager avant et qu’un individu que les policiers considèrent comme un membre des Marauders, club-école des Hells Angels, Rayan El Ali, était au volant.

Les deux hommes ont été interceptés vers 13 h 15 sur la couronne nord par des enquêteurs de l’Équipe multidisciplinaire dédiée aux armes à feu de la région est du Service de police de la Ville de Montréal.

Boulanger et son accompagnateur ont été transportés au centre opérationnel est du SPVM où ils ont été interrogés.

D’après nos sources, Boulanger aurait été libéré avec une citation à comparaître tandis qu’El Ali a passé la nuit en détention.

Ce dernier devrait comparaître pour possession d’une arme à feu prohibée et de s’être trouvé à bord d’un véhicule dans lequel il savait qu’il y avait une arme à feu, jeudi, au palais de justice de Saint-Jérôme.

Selon nos informations, Rayan El Ali, 34 ans, aurait été observé à quelques reprises avec des membres influents de la section montréalaise des Hells Angels et la police croit qu’il pourrait agir comme chauffeur ou surveillant pour les motards.

Il a quelques antécédents criminels, notamment de trafic de stupéfiants et de non-respect des conditions.

Prudence et profil bas

Vincent Boulanger est membre des Hells Angels depuis 2005. Il a commencé dans la section de Sherbrooke avant de passer dans les rangs du chapitre de Montréal.

Au début d’avril, lui et quatre autres individus accusés de gangstérisme et de trafic de stupéfiants à l’issue d’une importante enquête de l’Escouade nationale de répression du crime organisé (ENRCO) baptisée Percuter ont bénéficié d’un arrêt des procédures après que la Défense eut soulevé des doutes sur l’encadrement d’un ancien complice devenu collaborateur sur la faillite de ce dernier et sa rétribution en tant que témoin.

Vincent Boulanger a été arrêté lors de la vaste rafle anti-motards SharQc menée en avril 2009, mais il a fait partie d’un groupe des 31 individus accusés de trafic de stupéfiants libérés deux ans plus tard pour des délais déraisonnables appréhendés.

Selon une décision de la Cour du Québec rendue en 2014, Boulanger aurait veillé sur les familles et aux intérêts de deux de ses compagnons Hells Angels, les frères Vachon, dans les Cantons de l’Est, pendant que ceux-ci étaient toujours détenus durant les procédures de l’opération SharQc.

Se référant à la preuve présentée, le juge le décrit comme un homme « très prudent qui maintient un profil bas, qui ne fait affaire qu’avec des lieutenants sûrs, qui ne touche pas à la drogue et auquel on se réfère pour trancher des litiges et des différends ».

En 2013, Boulanger a été arrêté dans une opération baptisée Kayak qui visait un réseau de trafic de stupéfiants actif dans les Cantons de l’Est. Il a reconnu sa culpabilité à des chefs de complot et de trafic de stupéfiants, et a été condamné à 45 mois d’emprisonnement en décembre 2015.

Pour joindre Daniel Renaud, composez-le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.