George Riches avait 75 ans. Il était malade et vulnérable. Il dormait sur son sofa quand un vendeur de crack l’a tué d’un coup de bâton de baseball d’une extrême violence. Tout ça pour se venger du fils de la victime qui lui avait volé son téléviseur. Pour ce meurtre « gratuit », Akong Yves Fonbah passera au minimum 16 ans derrière les barreaux.

« Pourquoi s’en prendre à un homme sans défense ? », s’est interrogée la juge Éliane B. Perreault. Devant les proches de Georges Riches, la magistrate a condamné Akong Yves Fonbah à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 16 ans. Un jury l’avait déclaré coupable de meurtre au second degré en mars dernier.

Akong Yves Fonbah est le « dealer » de Kenny Riches, le fils de la victime, à l’automne 2021. Un jour, Fonbah refuse de vendre du crack à Kenny. Ce dernier vole alors la télé du vendeur pour s’acheter de la drogue. Un larcin aux conséquences dramatiques.

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Georges Riches, la victime

Le conflit s’envenime entre les deux hommes pendant la journée. Les menaces fusent de part et d’autre. La nuit venue, Akong Yves Fonbah se présente au domicile des Riches, dans l’arrondissement de LaSalle. Trois acolytes, dont un ex-boxeur, l’accompagnent. Toutefois, seul Fonbah entre dans l’appartement. Kenny Riches consomme alors du crack dans sa chambre et ne le voit pas.

Sans raison apparente, Akong Yves Fonbah assène un coup de bâton de baseball « excessivement » violent sur la tête de George Riches, vraisemblablement endormi sur le sofa du petit appartement. Un coup fatal. L’assaillant fracasse ensuite le téléviseur. Kenny sort de la chambre et chasse le tueur avec un couteau.

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Akong Yves Fonbah a utilisé ce bâton de baseball pour tuer la victime qui dormait sur le sofa.

Les procureurs de la Couronne MSimon Lapierre et MPhilippe Vallières-Roland réclamaient une période d’inadmissibilité de 18 ans, alors que la défense réclamait seulement 12 ans.

Pour conclure à une période de 16 ans, la juge Perreault a pris en considération quelques facteurs atténuants, dont l’absence d’antécédents violents de l’accusé et ses problèmes langagiers. La juge a toutefois relevé une dizaine de facteurs aggravants, dont la brutalité de l’attaque et la vulnérabilité de la victime.

La mort de Georges Riches a eu de graves conséquences pour sa famille. Depuis, son fils Kenny vit dans la rue. La vie de sa petite-fille a été bouleversée. Dans une lettre poignante, la jeune femme évoque la « souffrance énorme » qui l’anime depuis.

« Perdre quelqu’un qui compte dans sa famille, de cette façon si brutale et atroce, fait en sorte que le deuil est beaucoup plus difficile et long. J’ai l’impression que mon deuil n’est même pas commencé. J’ai hâte que justice soit rendue pour mon grand-père », avait-elle conclu.