L’homme qui aurait heurté délibérément des piétons avec sa camionnette à Amqui, en Gaspésie, fera finalement face à des accusations de meurtre au premier degré. Au total, 12 nouvelles accusations ont été déposées contre lui mardi.

Steeve Gagnon, qui s’était livré aux policiers dans les instants suivant l’attaque d’Amqui, avait initialement été accusé de conduite dangereuse causant la mort le 14 mars au palais de justice de Québec. Le procureur de la Couronne avait toutefois été clair : des accusations plus lourdes étaient à prévoir à mesure de l’avancement de l’enquête policière toujours en cours.

Le couperet est finalement tombé mardi. L’homme de 38 ans est maintenant accusé de trois chefs de meurtre prémédité – le plus grave au Code criminel –, soit ceux de Gérald Charest, Jean Lafrenière et Simon-Guillaume Bourget. Les trois victimes étaient respectivement âgées de 65 ans, 73 ans et 41 ans.

Gagnon est également accusé de neuf tentatives de meurtre, dont deux envers des enfants. Ces chefs concernent les piétons qui ont survécu à l’attaque, certains étant toutefois grièvement blessés. Les 12 victimes marchaient paisiblement sur le trottoir, au centre-ville d’Amqui, quand un conducteur au volant d’une camionnette les a happés sur plusieurs dizaines de mètres.

Une comparution mercredi

Une porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales, MPatricia Johnson, a confirmé à La Presse que Steeve Gagnon doit comparaître ce mercredi « relativement à ces nouveaux chefs d’accusation ». L’enquête sur sa mise en liberté doit d’ailleurs se tenir à ce moment.

Les décès de MM. Lafrenière et Charest avaient été confirmés peu après l’évènement. Celui de Simon-Guillaume Bourget, père de famille originaire de Gaspé, a été confirmé quelques jours plus tard par sa famille.

« Simon nous a quittés hier soir, apaisé et serein », avait publié sur Facebook le père de la victime, Sylvio Bourget. « Mon fils est mort en héros. Grâce à son don d’organes, il a sauvé trois vies hier soir. L’heure est à la peine et à l’amour. La colère prolonge la peine inutilement. Chacun aura le sort qu’il mérite », avait-il aussi écrit.

M. Gagnon, qui avait diffusé avant le drame des vidéos confuses sur le réseau social TikTok, avait déjà été « identifié » comme étant à risque, avait d’ailleurs laissé entendre le premier ministre François Legault dans la foulée de cette tragédie, en demandant aux gens « d’intervenir » lorsqu’ils constatent que quelqu’un dans leur entourage « montre des signes inquiétants ».

Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, avait d’ailleurs fait un parallèle clair entre l’attaque et « l’autobus-bélier à Laval qui a tué des enfants ». « On devra faire un exercice par la suite pour essayer de comprendre, et pour essayer de rassurer la population. Je reste inquiet face à deux cas comme ça », avait évoqué l’élu.