L’homme qui aurait heurté délibérément des piétons avec sa camionnette dans une petite ville de la Gaspésie, faisant trois morts et neuf blessés, demande un procès devant jury.

Steeve Gagnon a brièvement comparu au palais de justice d’Amqui mercredi matin. L’homme fait face à trois chefs d’accusation de meurtre prémédité et neuf chefs de tentatives de meurtre en utilisant un véhicule à moteur.

L’avocat de Gagnon, MHugo Caissy, a fait savoir que son client désirait un procès devant jury. La cause a été reportée au 20 juin, puisque la preuve policière n’est pas encore complète.

« Dans les prochaines semaines, de nouveaux éléments seront communiqués à mon collègue au fur et à mesure de l’enquête policière », a noté le procureur de la Couronne, MSimon Blanchette.

Steeve Gagnon, qui s’était livré aux policiers dans les instants suivant l’attaque d’Amqui le 13 mars, est accusé des meurtres de Gérald Charest, Jean Lafrenière et Simon-Guillaume Bourget.

Gagnon est également accusé de neuf tentatives de meurtre, dont deux envers des enfants. Ces chefs concernent les piétons qui ont survécu à l’attaque. Les 12 victimes marchaient paisiblement sur le trottoir, au centre-ville d’Amqui quand un conducteur au volant d’une camionnette les a happés sur plusieurs dizaines de mètres.

Mercredi, l’avocat de l’homme de 38 ans n’a pas demandé d’évaluation psychiatrique pour son client. Celui-ci a été escorté par les constables spéciaux tout de suite après sa comparution. Il restera détenu au moins jusqu’à son enquête sur remise en liberté.

L’attaque au camion-bélier a ébranlé la petite municipalité de quelque 6000 habitants. Gagnon, un journalier qui était en arrêt de travail pour une blessure au dos, a grandi dans un petit village à dix minutes de là. Lors du passage de La Presse, ceux qui l’avaient connu et vu grandir n’arrivaient pas à comprendre comment il aurait pu commettre pareil geste.