(Montréal) Un avocat du gouvernement des États-Unis a déclaré jeudi au plus haut tribunal du Québec que le pays devrait être à l’abri de poursuites pour les tristement célèbres expériences de lavage de cerveau à l’Université McGill des années 1940 aux années 1960.

Le gouvernement américain dit qu’il ne peut pas être poursuivi pour le projet connu sous le nom de MK-ULTRA — prétendument financé par le gouvernement canadien et la Central Intelligence Agency (CIA) — parce que les États étrangers bénéficiaient d’une immunité absolue contre les poursuites au Canada pendant cette période.

L’affaire judiciaire découle d’une action collective intentée contre l’Université McGill, l’Hôpital Royal Victoria de Montréal et les gouvernements canadien et américain alléguant que des Montréalais ont reçu des médicaments expérimentaux, des séries d’électrochocs et ont été privés de sommeil pendant des semaines.

En août dernier, la Cour supérieure du Québec a accueilli une demande du gouvernement des États-Unis d’être écarté de l’affaire, et les survivants et leurs familles ont fait appel de cette décision.

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Le Dr Ewen Cameron

L’avocat de l’action collective Jeff Orenstein estime que la Loi sur l’immunité des États de 1982 du Canada, qui décrit comment les États étrangers peuvent être poursuivis dans le pays, est rétroactive et peut s’appliquer dans ce cas.

L’action collective allègue que le gouvernement du Canada a financé des traitements psychiatriques par le Dr Ewen Cameron à l’Institut Allan Memorial entre 1948 et 1964 qui auraient fait partie du programme secret MK-ULTRA de lavage de cerveau de la CIA.