(Montréal) Une deuxième grue sera utilisée pour accélérer les recherches dans les décombres de l’immeuble qui a été la proie des flammes il y a exactement une semaine dans le Vieux-Montréal, où au moins trois personnes manquent toujours à l’appel.

Lors de leur point de presse quotidien, jeudi matin, les autorités pompières et policières ont assuré que les équipes de recherche demeurent très motivées à fournir des réponses aux familles, même si les opérations sont complexes en raison de l’état de l’immeuble ravagé.

Mercredi soir, deux autres corps ont été extirpés des décombres, portant le total à quatre depuis le début des recherches. Les dépouilles ont été remises au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, afin de permettre aux experts en la matière de procéder à leur identification.

Ces découvertes sont survenues quelques heures après que l’identité d’une première victime ait été confirmée. Il s’agit de Camille Maheux, âgée de 76 ans, dont le corps avait été retrouvé dimanche dernier.

Les autorités n’ont toutefois pas l’intention de donner plus de détails sur les circonstances entourant son décès ou son identification. « C’est vraiment par respect pour sa famille et ses proches, et également, pour protéger la confidentialité des éléments d’enquête », a expliqué l’inspecteur David Shane, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), jeudi matin.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Martin Guilbault, chef de division du Service de sécurité incendie de Montréal, et l'inspecteur David Shane du SPVM.

L’arrivée d’une deuxième grue sur le site va permettre aux équipes « d’avancer un petit peu plus rapidement au niveau des travaux », a expliqué le chef de division du Service de sécurité incendie de Montréal, Martin Guilbault.

Il a rappelé que, jusqu’à présent, toutes les recherches se font à partir d’une nacelle accrochée à une grue, « petit peu par petit peu, petite pièce par petite pièce », puisque l’état du bâtiment ne permet pas aux intervenants de marcher à l’intérieur. Des caméras, un drone et d’autres outils sont aussi utilisés dans ces recherches effectuées « manuellement ».

« On est en mesure de continuer à descendre tranquillement dans le bâtiment, mais notre objectif très technique est de toujours garder les risques d’effondrement sous les intervenants, sous la nacelle. […] On est descendus un peu plus bas que le troisième étage et on continue à descendre », a expliqué M. Guilbault, avant d’ajouter que les opérations se concentrent dans des zones susceptibles de contenir des victimes.

Au moins trois autres victimes

L’inspecteur Shane, du SPVM, a réitéré que les enquêteurs n’excluent pas la possibilité qu’il puisse y avoir des personnes dans l’immeuble dont la disparition n’a pas encore été signalée au corps policier, comme des touristes qui résidaient dans un logement temporaire ou des personnes isolées socialement.

« J’en profite au passage pour rappeler que toute personne qui s’inquiète pour une personne et qui pense que cette personne pourrait avoir été dans l’immeuble peut contacter le Service de police de la Ville de Montréal, au (514) 280-2222 ou se présenter à un poste de quartier », a-t-il dit.

Au total, le SPVM est entré en contact avec les familles de sept personnes portées disparues à la suite de l’incendie de cet immeuble situé à l’intersection de la rue du Port et de la Place d’Youville. Ces personnes provenaient du Québec, de l’Ontario et des États-Unis.

Des familles et des amis ont déjà identifié certains des disparus, dont Saniya Khan et son amie d’enfance Dania Zafar, qui se trouvaient à Montréal pour un voyage.

La disparition d’An Wu, une neuroscientifique âgée de 31 ans qui se trouvait à Montréal pour une conférence, a aussi été signalée.

Charlie Lacroix, une jeune femme de 18 ans originaire de Terrebonne, serait aussi l’une des personnes disparues. Selon son père, la jeune adulte avait loué un logement dans l’immeuble sur Airbnb avec un ami et elle aurait dit aux opérateurs du 911 qu’elle était coincée dans l’appartement sans issue de secours ni fenêtre lors de l’incendie.

Pour offrir des réponses aux familles, les équipes d’intervention ne baisseront pas les bras, a assuré l’inspecteur Shane. « Ce qui nous motive, c’est vraiment d’alléger l’angoisse et la douleur des familles », a-t-il mentionné jeudi.

L’enquête policière se poursuit pour identifier la cause de l’incendie.

Avec Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne