Un juge vient de rejeter une poursuite de 4 millions lancée contre le SPVM par deux jeunes Noirs qui alléguaient avoir été victimes de profilage racial.

Les témoignages du duo n’étaient pas crédibles, a tranché la Cour supérieure.

Van Emmanuel Lezoka et de Michael Nelson Muzaula ont été interpellés à l’automne 2015, en pleine nuit, sur le boulevard Saint-Laurent. Ils assuraient n’avoir rien à se reprocher. La police affirme qu’ils avaient des bouteilles d’alcool entre les mains.

Une échauffourée a suivi, à l’issue de laquelle les deux hommes ont été arrêtés. M. Lezoka a reçu une contravention pour avoir sali le domaine public, alors que M. Muzaula a été accusé de voies de fait et d’entrave au travail des policiers. Ce dernier a été acquitté de ces accusations deux ans plus tard par un juge de la cour municipale qui a qualifié sa détention d’« illégale et arbitraire », en contradiction avec ses droits fondamentaux.

Le duo s’adressait maintenant à la Cour supérieure pour être dédommagé par le SPVM. Ils assuraient tout deux que leur vie avait été ruinée par cette soirée. Les jeunes hommes faisaient valoir qu’ils souffrent d’un stress post-traumatique d’une intensité extrêmement élevée : maux de tête incapacitants, flash-backs, dépression sévère et début de dépendances. Au point que le reste de leur vie sera touché, selon eux. « Il est maintenant clair que [les deux hommes] ne pourront plus jamais travailler », faisait valoir leur poursuite.

Dans sa décision, le juge Pierre-C. Gagnon a affirmé que M. Lezoka et Muzaula ne sont pas crédibles, parce qu’ils ont effectué des témoignages douteux devant la justice.

Le SPVM n’a pas commis de faute, a-t-il ajouté.

« On ne peut douter que l’évènement a été une expérience malheureuse pour les deux demandeurs », a écrit le magistrat. « Mais d’autre part, [les policiers] démontrent que le déroulement de l’évènement ne révèle aucune faute de leur part. Même s’il y a eu escalade, celle-ci était justifiée en exécution d’une intervention policière raisonnable. »