Un mois après l’annonce du remplacement du toit du Stade olympique, Québec et le Parc olympique refusent de dire s’ils ont signé le contrat de plusieurs centaines de millions de dollars avec le consortium choisi pour effectuer les travaux.

L’entente n’était « pas encore signée » lors de l’annonce du 5 février, avait révélé le patron du Parc olympique dans un breffage technique où les enregistrements étaient interdits, mais qui a depuis été rendu public par l’organisation. « On va poursuivre les discussions et d’ici quelques jours, ou tout au plus quelques semaines, il y aura un contrat qui sera signé et il y aura une communication quant au contrat lui-même », indiquait alors Michel Labrecque.

Sollicité par La Presse dans les derniers jours, l’organisme public n’a pas voulu indiquer si l’entente avec le consortium privé avait finalement été conclue. « Lorsque tous les éléments reliés à la signature du contrat seront réunis et consignés, nous publierons l’information dans la forme et les délais prescrits sur le site [du] Système électronique d’appel d’offres », a indiqué par courriel Cédric Essiminy, porte-parole du Parc olympique.

Les entreprises Pomerleau et Canam, qui mènent le consortium, n’ont pas non plus voulu indiquer si le contrat était signé, pas plus que le cabinet de la ministre du Tourisme, Caroline Proulx.

Prix cible

Le projet complet de remplacement du toit et de l’anneau technique du Stade olympique est actuellement estimé à 870 millions par Québec.

Ce prix inclut le coût estimé du contrat de réalisation, mais aussi les dépenses internes du Parc olympique et des provisions pour imprévus. « Ça inclut les estimés inflationnistes », avait indiqué Michel Labrecque, le patron du Parc olympique, le 5 février dernier. « Les risques, les contingences de part et d’autre. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le président-directeur général du Parc olympique, Michel Labrecque, et la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, le 5 février dernier

La Presse avait déjà révélé l’automne dernier que les pouvoirs publics avaient choisi un mode d’entente inusité pour ce projet : le contrat ne sera pas conclu avec un prix ferme, mais plutôt un prix cible. Ce mode contractuel prévoit un partage des risques si les travaux coûtent plus cher que prévu, ainsi qu’un partage des économies dans le cas contraire.

Lisez l’article « Toit et anneau technique : un chantier d’au moins 750 millions au Stade olympique »

Le 5 février dernier, M. Labrecque avait refusé de dévoiler à combien se chiffrait ce « prix cible ».

Le contrat n’a pas fait l’objet d’un appel d’offres. En 2021, un appel de qualification international n’avait attiré qu’un seul consortium : celui formé par les entreprises Pomerleau et Canam, ainsi que d’autres firmes plus petites. Le Parc olympique avait ensuite obtenu le feu vert de Québec pour négocier et s’entendre directement avec le groupe. Une somme de 20 millions leur a déjà été accordée pour le travail effectué jusqu’à maintenant.