Le toit du Stade n’est pas la seule infrastructure en mauvais état au Parc olympique. Une section de l’Esplanade est clôturée depuis 2021 parce qu’elle présente des « dommages structuraux majeurs », a appris La Presse.

Les ingénieurs veulent ainsi éviter le risque d’une « surcharge » sur la dalle de béton, qui sert aussi de toit à l’immense stationnement souterrain. Un entrepreneur entame fin janvier l’installation de plusieurs poutres de soutien en acier afin de stabiliser la structure.

Un rapport signé par deux ingénieurs en structure au printemps dernier et obtenu grâce à l’accès à l’information décrit des infiltrations d’eau importantes par un joint de dilatation en mauvais état, infiltrations qui dégradent le béton. Le stationnement n’est pas chauffé.

Le Parc olympique doit « à très court terme […] limiter les surcharges d’exploitation sur l’esplanade dans le secteur de toit présentant des dommages structuraux majeurs », conclut la firme de génie GBI.

L’Esplanade sera complètement refaite d’ici une dizaine d’années, évoque le rapport de la firme de génie.

« Une zone d’environ 1500 pieds carrés a été clôturée pour éviter des charges excessives dans le secteur », a confirmé Cédric Essiminy, responsable des communications du Parc olympique. « L’emplacement se trouve à l’extrémité ouest de l’esplanade. [Les clôtures] ont été mises en place le 6 octobre 2021. »

INFOGRAPHIE LA PRESSE

L’Esplanade du Stade olympique accueille fréquemment des concerts et des festivals, mais « aucun impact majeur avec la tenue des évènements sur l’Esplanade n’a été relevé » par le Parc.

C’est justement une surcharge qui avait entraîné l’effondrement d’une dalle de béton à l’entrée du stationnement souterrain du Parc, en 2012. Par miracle, personne n’avait été blessé.

« Dommages notables »

L’organisation assure qu’il ne faut pas s’inquiéter de cette situation.

« Bien que la zone en question présente des dommages notables, ces derniers ne sont pas causés par un manque de résistance, mais plutôt par un mauvais positionnement des joints de dilatation remontant à la construction des stationnements », a indiqué M. Essiminy.

PHOTO TIRÉE DU RAPPORT DE LA FIRME GBI REMIS AU STADE OLYMPIQUE

Dommage à une colonne du stationnement

« Il est important de savoir que l’ensemble du Parc olympique et ses différents équipements font l’objet d’une surveillance continue depuis plus d’une vingtaine d’années, a-t-il continué. En plus de compter sur la présence d’un ingénieur en structure qui travaille à temps plein au Parc, nous procédons systématiquement à une inspection complète de l’ensemble de nos structures tous les cinq ans. »

Le rapport des ingénieurs recommandait la condamnation de places de stationnement à des fins de sécurité, mais le Parc olympique a estimé que les clôtures en surface étaient suffisantes.

Étant donné que le secteur a été sécurisé au-dessus de la dalle, en empêchant la circulation des véhicules dans le secteur (et donc un dépôt de charge), il n’y avait plus de risques sous la dalle pour le stationnement des visiteurs.

Cédric Essiminy, responsable des communications du Parc olympique

Près de 10 % des places du stationnement souterrain seront toutefois occupées de façon imminente par les travaux de stabilisation.

IMAGE TIRÉE DU RAPPORT DE LA FIRME GBI REMIS AU STADE OLYMPIQUE

Proposition de structure de soutien à installer pour stabiliser la structure

« Il est important de souligner que depuis 2001, le Parc olympique de Montréal a investi en moyenne 2,6 millions par année pour l’entretien de ses stationnements », a-t-il ajouté.

« Zéro risque » à prendre

L’ingénieur Normand Tétreault est le fondateur de Soconex, une firme spécialisée dans la réfection de béton. Il a des contrats avec le Parc olympique.

En entrevue avec La Presse, il a indiqué que la pose de poutres d’étaiement était une solution fréquemment utilisée pour stabiliser les structures. « On sait que les ingénieurs ne prennent jamais de risque », a-t-il dit. « Ce qu’ils font, c’est pour que tout puisse être utilisé “normalement” pour les 10 prochaines années », jusqu’à la réfection majeure de l’ensemble de l’Esplanade.

Probablement que ça ne s’effondrera jamais, mais [les ingénieurs] prennent zéro risque. Ce sont des travaux très localisés par rapport à la grandeur de l’Esplanade.

Normand Tétreault, ingénieur

Les travaux de réfection de cette partie de l’Esplande ne sont pas les seuls au programme du Parc olympique. L’organisation cherche actuellement un entrepreneur pour effectuer la « réfection des poutres principales » du stationnement P5 et a conclu un contrat pour renforcer la base de cinq des fléaux qui forment le squelette du Stade.

La firme d’ingénierie GBI inspectera bientôt des murs de soutènement qui présentent de « l’usure » et les « dommages actuels » aux rampes d’accès du stationnement souterrain.