Deux mois après le début du conflit entre Israël et le Hamas, le nombre de crimes et d’incidents haineux a considérablement baissé dans la métropole, le résultat d’opérations de visibilité du Service de police de la Ville de Montréal, selon son chef.

Pas de moins de 116 crimes et incidents haineux ont été recensés à Montréal depuis l’attaque sanglante du Hamas, le 7 octobre dernier, a révélé Fady Dagher lors d’une séance de questions-réponses en ligne de l’organisme juif B’nai Brith.

« Maintenant nous avons peut-être quatre ou cinq évènements chaque semaine alors qu’il y en avait beaucoup plus avant que nous augmentions notre visibilité », a-t-il expliqué lors de son message d’ouverture.

Ces opérations de visibilité, qui consiste en des patrouilles supplémentaires, entre autres, ont toutefois son coût. Deux millions de dollars et 7600 policiers ont notamment été investis dans cette mission, que Fady Dagher entend poursuivre autant qu’il le faudra.

« Continuez d’aller dans vos synagogues, continuez d’envoyer vos enfants à l’école, je crois que c’est important de ne pas être paralysé par la peur et de ne pas laisser la peur nous contrôler », a-t-il insisté, s’adressant aux membres de la communauté juive participant à l’évènement en ligne.

Mais aucune arrestation n’a eu lieu pour le moment en lien avec les épisodes de tirs sur des écoles juives ni dans le dossier des cocktails Molotov ayant visé certaines synagogues, des dossiers survenus à quelques jours d’intervalle en novembre et qui avaient marqué les esprits.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Une synagogue à Dollard-des-Ormeaux avait été visée par un cocktail Molotov le 7 novembre.

En réponse à une question d’un participant qui affirmait avoir été ignoré par un agent à un poste de quartier alors qu’il tentait de rapporter un incident haineux, Fady Dagher s’est excusé au nom du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), affirmant qu’il souhaitait que ce genre d’épisode malheureux survienne « de moins en moins ».

D’ailleurs, une formation spéciale sera offerte dès la semaine prochaine à tous les policiers œuvrant à l’accueil des postes de quartier sur les incidents et les crimes haineux et ceux-ci seront invités à remplir des rapports s’ils sont informés de tels évènements.

Quant à l’enquête sur le discours prononcé par le controversé imam Adil Charkaoui pendant une manifestation de novembre, à Montréal, Fady Dagher croit que la Gendarmerie royale du Canada, qui est maintenant responsable du dossier, « étudie toutes les options ».