Aéroport Montréal-Trudeau La STM testera l’achat de titres de transport avec un téléphone

La Société de transport de Montréal (STM) testera l’achat d’un billet avec son téléphone et un code QR pour utiliser la ligne 747, qui va de l’aéroport Trudeau au centre-ville, dans l’espoir de réduire les files d’attente et d’atténuer les problèmes d’accès au parcours.

C’est ce qu’a confirmé Nathalie Clément, directrice exécutive, livraison de services à la STM, lors d’une entrevue. Le projet sera lancé d’ici six à huit semaines, a confié la gestionnaire à la chroniqueuse de La Presse Nathalie Collard.

Il s’agira d’une première pour la société de transport, qui n’a encore jamais délivré par téléphone de titres de transport sur son réseau. Les résultats de ce projet pilote, s’ils sont satisfaisants, pourraient donc permettre à l’organisation d’envisager d’implanter cette mesure ailleurs.

L’ajout d’un « terminal de point de vente mobile » avait d’emblée été considéré par la STM, qui a mis sur pied un groupe de travail pour lui proposer des solutions aux problèmes d’accès de la ligne 747, comme une avenue possible. Parmi les autres éventualités, on avait évoqué l’ajout de distributrices de titres ou encore la vente de titres en concession.

En début de semaine, La Presse avait rapporté que le retour en force des voyageurs surcharge la ligne d’autobus 747. De nombreux usagers ont notamment dénoncé le manque de bornes ou d’espaces pour se procurer un billet, mais aussi le fait que sans billet, il faut payer la somme de 11 $ en « monnaie exacte », les billets de banque n’étant pas acceptés.

Québec et Ottawa haussent le ton

Outre l’autobus, l’accès parfois très laborieux en auto et l’attente à la douane figurent parmi les nombreuses difficultés observées depuis quelques mois à l’aéroport, a-t-on par ailleurs rapporté dans nos pages ce jeudi. Les ministres des Transports provincial et fédéral ont tous deux évoqué l’urgence d’agir pour améliorer l’accès des voyageurs.

« La ministre n’aime pas ce qui est actuellement rapporté dans les médias. Toutes les organisations ont un rôle à jouer et des responsabilités à assumer pour améliorer l’accès à l’aéroport. […] Les Québécois s’attendent à des actions pour améliorer la fluidité aux abords de l’aéroport. On doit travailler ensemble », a déclaré jeudi le cabinet de la ministre québécoise des Transports, Geneviève Guilbault. Celle-ci doit rencontrer le nouveau PDG d’Aéroports de Montréal (ADM), Yves Beauchamp, prochainement.

Sur les ondes du 98,5 FM, le ministre fédéral des Transports Pablo Rodriguez, lui, a reconnu jeudi que la situation était « compliquée à Montréal ». « Qui est responsable ? Je dirais un peu tout le monde. Tout le monde doit faire un petit peu mieux », a plaidé celui qui vient d’entrer en poste aux Transports. Il devait aussi rencontrer ADM dès jeudi.

Le ministre n’exclut pas d’augmenter les investissements du fédéral dans les infrastructures. « Est-ce que ça prend plus d’infrastructures ? Je vais regarder ça aussi, mais c’est un ensemble », a-t-il dit, en soutenant qu’il faut aussi « assez de monde à la sécurité, assez de monde aux contrôles aériens et aux frontières ».

Son cabinet rappelle que le projet de loi C-52, déposé par son prédécesseur Omar Alghabra, a justement pour objet d’imposer aux acteurs de l’industrie aérienne de « mieux se partager l’information » entre eux. Le projet de loi en question, qui est à l’étude, veut notamment établir des normes de service et obliger les exploitants à diffuser des données de performance en conséquence.