Le règlement de l’administration Plante qui devait forcer les promoteurs immobiliers à inclure des logements sociaux et abordables dans leurs projets est un échec sur toute la ligne, a déploré mercredi l’opposition à l’hôtel de ville.

Dans la quasi-totalité des cas, les entreprises ont préféré payer une compensation à la Ville de Montréal plutôt que de réellement offrir des unités sociales ou à bas prix. Cette option est prévue dans le règlement, voté en 2021.

« Aucun logement abordable n’a été construit depuis la mise en place du règlement », a attaqué le conseiller municipal d’opposition Julien Hénault-Ratelle. « C’est purement catastrophique. »

L’opposition dit s’être basée sur des données rendues publiques par la Ville de Montréal à travers son site internet. L’administration s’était engagée à publier un bilan de l’effet de son règlement « au début de l’année 2023 », mais ce document se fait toujours attendre.

L’opposition demande que ce bilan officiel soit produit « dans les plus brefs délais » et que la Ville de Montréal fasse preuve de transparence quant à l’utilisation des fonds recueillis grâce aux compensations.

Des problèmes conjoncturels

Benoit Dorais, l’élu responsable de l’habitation au comité exécutif de la Ville, a défendu le bilan de l’administration Plante. Si peu de logements abordables sont actuellement inclus dans les projets des promoteurs, c’est en raison de la conjoncture économique actuelle avec des coûts de construction et de financement élevés, a-t-il dit.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Benoit Dorais

« Il faut regarder toujours le règlement pour une métropole mixte comme un outil qui transcende les cycles économiques », a affirmé M. Dorais en entrevue téléphonique. « C’est un outil qui est important pour les prochaines décennies. »

Le faible bilan du règlement en matière de logements sociaux est lié, pour sa part, à la fin du programme AccèsLogis. « Les promoteurs ont besoin de prévisibilité », a fait valoir l’élu. « On le voit chez les promoteurs, ce n’est pas juste mon analyse. »

Benoit Dorais, qui a travaillé au sein de plusieurs administrations et partis politiques municipaux depuis sa première élection en 2009, a assuré être convaincu que l’action actuelle de la Ville en matière d’habitation était la bonne. Il a notamment vanté les achats de terrains et de bâtiments annoncés régulièrement dans les dernières années.

« Je suis convaincu que le plan que nous avons, […] c’est ça qu’il faut faire », a-t-il dit.