Le déménagement prévu de la piscine Baldwin dans un autre secteur du parc du même nom, dans le Plateau Mont-Royal, provoque l’opposition de résidants riverains du parc, même si les élus de l’arrondissement affirment qu’il n’y a aucun autre emplacement possible pour relocaliser cet équipement.

Ce qu’il faut savoir

  • L’ancienne piscine du parc Baldwin, fermée depuis 2021, était construite sur un ancien dépotoir. L’affaissement du sol rend impossible sa reconstruction au même endroit, selon l’arrondissement.
  • La partie nord-ouest du parc a été choisie pour la construction de la nouvelle piscine, ce qui soulève l’opposition de résidants du secteur.
  • Il n’y a pas d’autre option possible, selon les élus de l’arrondissement.

Les protestataires soutiennent que leurs craintes ne concernent pas le bruit qui proviendra du futur site, qui risque de troubler leur quiétude, mais plutôt le manque de transparence et le manque de consultation de la part de l’arrondissement.

« Ce qui nous dérange, c’est que les politiciens disent que c’est la seule solution envisageable, qu’ils n’ont pas le choix. Ils disent que la piscine doit être construite là, sinon, il n’y aura pas de piscine, » s’insurge Simon-Claude Gingras, porte-parole d’un groupe de résidants qui s’est formé pour contester le projet.

La piscine, datant de 1964, est fermée depuis 2021, notamment en raison de problèmes du système de filtration.

L’arrondissement soutient qu’elle ne peut pas être reconstruite au même endroit parce que le terrain est un ancien dépotoir et que le sol s’affaisse, ce qui a déjà provoqué des fissures aux anciens équipements.

Comme le sol est contaminé et qu’il faudrait creuser pour « pieuter » la piscine, la reconstruire sur le site serait beaucoup trop coûteux, affirme la conseillère municipale du secteur, Marianne Giguère. « On ne pourrait jamais décontaminer assez creux », dit-elle.

Pas d’autre solution

Les élus ont donc tenté de voir si la piscine pouvait être reconstruite sur un autre terrain municipal dans le même secteur, sans succès. C’est pourquoi leur choix s’est arrêté sur le secteur nord-ouest du parc, là où il y a actuellement un terrain de soccer. Ce dernier sera ensuite réaménagé sur le site de l’ancienne piscine.

« Il n’y a pas de meilleure solution, assure Marianne Giguère. Il n’y a pas eu de consultations publiques parce qu’il n’y a pas d’autre option possible. »

Des résidants mécontents se sont présentés au dernier conseil d’arrondissement, le 4 juillet, disant manquer d’informations pour juger du bien-fondé de la décision des élus. « Puisque le site actuel a permis à la piscine précédente de durer près de 60 ans, pourquoi le même site empêcherait-il une nouvelle piscine d’avoir une espérance de vie comparable (ce qui nous mènerait à 2083) ? », demande le groupe de résidants dans un document résumant leurs inquiétudes.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Simon-Claude Gingras, porte-parole d’un groupe de résidants contestant le déménagement de la piscine du parc Baldwin

« Le nouveau projet risque de déstabiliser un milieu de vie harmonieux dont profite la population, qui devra maintenant se déplacer vers le reste du parc, » avance Simon-Claude Gingras, qui craint la disparition d’espaces verts.

Des résidants ont proposé le déménagement de la piscine dans le parc La Fontaine, mais l’endroit a été jugé trop éloigné du site actuel par les élus.

M. Gingras et son groupe ont l’intention de continuer de demander des comptes aux élus de l’arrondissement.

Le futur bassin aura une longueur de 50 mètres avec des couloirs de nage, permettant d’accueillir un plus grand nombre de baigneurs, indique le site web de l’arrondissement. Une pataugeoire et une plage avec une partie ombragée sont également prévues.

Un appel d’offres de services professionnels sera lancé à l’automne 2023 pour la production du concept, et des plans et devis. On souhaite que les travaux débutent à la fin de l’été 2025, pour une ouverture projetée en 2026.

L’arrondissement ne divulgue pas d’évaluation des coûts du projet, afin d’éviter d’influencer le montant des soumissions.

Marianne Giguère indique qu’une présentation publique aura lieu quand le projet sera plus avancé afin de prendre en considération les craintes et les suggestions des résidants, notamment afin de minimiser les nuisances. Mais un changement d’emplacement ne fera pas partie des discussions.