Pour faire face aux enjeux soulevés par la présence de plus en plus visible d’itinérants, l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM) mettra en place une équipe d’intervenants sociaux, en plus d’investir 1,3 million de dollars dans quatre projets visant à améliorer la cohabitation sociale.

« Les itinérants sont plus visibles dans le quartier », fait remarquer Alia Hassan-Cournol, conseillère municipale du district Maisonneuve–Longue-Pointe. « Comme ils trouvent des ressources pour leur venir en aide, les itinérants sont attirés ici et ça cause des frictions avec les habitants du secteur, notamment près de certaines stations de métro. »

La conseillère souligne que plusieurs organismes du quartier viennent en aide aux personnes vivant des problèmes de toxicomanie et de consommation, aux travailleuses du sexe, aux demandeurs d’asile et à d’autres clientèles vulnérables.

Pour favoriser la cohabitation avec la population du quartier, la Ville de Montréal a décidé d’y déployer son Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (EMMIS), formée d’intervenants ayant pour mandat d’agir rapidement pour désamorcer des situations de crise, de détresse et de conflit dans l’espace public, en plus d’accompagner les personnes vulnérables vers des ressources sécuritaires.

Cette équipe, actuellement composée de 32 intervenants, est déjà active dans trois autres arrondissements : Ville-Marie, Sud-Ouest et Plateau-Mont-Royal. À terme, le but de la Ville est de desservir l’ensemble du territoire montréalais grâce à un investissement de 50 millions pour les cinq prochaines années, annoncé conjointement avec le ministère de la Sécurité publique.

Pour « accroître l’inclusion sociale des personnes en situation d’itinérance et améliorer la cohabitation sociale dans l’espace public », la Ville a aussi annoncé qu’elle verserait 1,3 million pour financer quatre projets des organismes communautaires CAP St-Barnabé, L’Anonyme, Exeko et Cirque Hors Piste.

On parle, par exemple, d’un projet pour favoriser l’employabilité des jeunes, d’activités pour améliorer le sentiment de sécurité de la population du quartier et d’une brigade de propreté.

De plus, Mme Hassan-Cournol a annoncé la prolongation du bail du refuge pour itinérants l’Étape, situé au sous-sol de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, géré par CAP St-Barnabé et financé par le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. Cette prolongation est temporaire, le temps que la Ville trouve un autre site pour le refuge.

L’installation de cette ressource dans un quartier résidentiel, près du parc Lalancette, il y a deux ans, avait suscité de nombreuses plaintes de citoyens. CAP St-Barnabé a donc embauché des agents de sécurité pour patrouiller le secteur.

« Mais ultimement, la solution pour lutter contre l’itinérance, c’est que ces personnes aient un toit au-dessus de leur tête. On a donc besoin que nos partenaires de Québec soient au rendez-vous pour l’ajout de logements sociaux, surtout dans l’est de la métropole, parce que ça fait particulièrement dur », souligne Alia Hassan-Cournol, reprenant un message martelé à répétition par l’administration de la mairesse Valérie Plante.