L’ultime étape préalable à l’inauguration du Réseau express métropolitain (REM) tarde à commencer : quatre semaines après le report du lancement du service, la « marche à blanc » n’avait toujours pas débuté en date de lundi, a pu confirmer La Presse.

Elle était alors considérée comme imminente, mais son déclenchement a été repoussé, pour des motifs inconnus.

La marche à blanc, qui devrait durer « environ un mois », correspond à une exploitation normale du réseau, mais sans passagers, précise CDPQ Infra sur son site. Pendant cette période, « les voitures circuleront à la fréquence et aux horaires prévus pour la mise en service ».

Chez CDPQ Infra, l’attachée de presse Emmanuelle Rouillard-Moreau indiquait n’avoir « pas d’éléments nouveaux ». Malgré l’insistance de La Presse, cette organisation publique n’a pas voulu dire à quelle étape de tests le REM se trouvait.

« Nous y sommes presque », déclarait à la mi-mai un autre porte-parole de CDPQ Infra, Jean-Vincent Lacroix. « Ce qui importe d’abord et avant toute chose, c’est que l’expérience des usagers soit optimale à partir du premier passage. Lorsque nous aurons cette certitude, il nous fera plaisir de communiquer une date précise, mais ça approche à grands pas. » Il s’exprimait à l’occasion du troisième report de la date d’inauguration du REM, survenue après de multiples assurances selon lesquelles le réseau verrait le jour avant la fin du printemps.

Lundi, de la machinerie lourde s’activait encore sur le tronçon qui doit être mis en service dans les prochains mois. Près de la future station Panama, une pelleteuse sur rail chargeait des roches dans un camion.

« Nous avons, nous aussi, très hâte à la mise en service du REM. Ce projet majeur changera notre façon de nous déplacer dans le Grand Montréal », a déclaré le cabinet de la ministre Geneviève Guilbault par l’entremise de son directeur des communications, Maxime Roy.

Le cabinet de la mairesse de Montréal n’a pas commenté le dossier.

« Il nous faut un REM à la rentrée »

Pour la directrice générale de Trajectoire Québec, Sarah Doyon, « il nous faut un REM à la rentrée ». « On ne peut pas vivre encore ça, une rentrée avec la pire journée de congestion et le retour des étudiants sans REM. Ça serait vraiment décevant », soutient celle dont l’organisme défend les droits des usagers en transport collectif.

Elle appelle CDPQ Infra à « plus de transparence ». « On a très peu d’informations depuis le report du mois dernier. Il faut communiquer avec les usagers, qui attendent l’arrivée du REM impatiemment », martèle la porte-parole.

À ses yeux, « plus longtemps on attend, plus les habitudes de gens se cristallisent ». « Avec une autre rentrée sans REM, est-ce que des gens de Brossard pourraient par exemple s’acheter une voiture plutôt que d’attendre ad vitam æternam ? C’est une possibilité », illustre-t-elle, en rappelant toutefois la nécessité de bien terminer les tests pour « avoir une infrastructure fiable dès le départ ». « Le contraire, au jour 1, c’est ça qui briserait la confiance à plus long terme », conclut Mme Doyon.

Avec Tommy Chouinard, La Presse

Une ligne de plus reliée au REM

La ligne de bus reliant le parc Jean-Drapeau au casino de Montréal fera dorénavant un troisième arrêt pour se rendre jusqu’à la station Bonaventure, au centre-ville. Elle permettra d’accéder au futur Réseau express métropolitain (REM) et sa station de la gare Centrale. Ces changements entreront en vigueur dès le 19 juin prochain, a annoncé lundi la Société de transport de Montréal (STM). La nouvelle ligne 777 aura donc une fréquence aux 20 minutes toute la journée. Jusqu’ici, en semaine, il fallait patienter en moyenne 15 minutes pour monter dans cet autobus. En période de « fort achalandage », le trajet reliant seulement le casino et Jean-Drapeau sera néanmoins maintenu.