L’opposition officielle à l’hôtel de ville réclame que les dirigeants de la Société de transport de Montréal (STM) soient convoqués à une séance extraordinaire du conseil municipal, pour s’expliquer sur « l’incertitude » autour du trou budgétaire de 77,8 millions et les potentielles réductions de service.

« D’un côté, l’administration de Projet Montréal martèle qu’il faut tout faire pour réduire l’usage de l’auto-solo et qu’il y a trop de véhicules sur le réseau routier montréalais. Mais de l’autre, on apprend qu’elle met un terme au réseau de bus 10 minutes max en catimini, et ce, au moment où l’achalandage dans le réseau de la STM atteint un sommet en trois ans », déplore la conseillère de ville dans Louis-Riel et critique en transports, Alba Zuniga Ramos.

Son parti somme l’administration Plante de « mettre cartes sur table » en conviant la direction de la société en « conseil municipal spécial ». Une demande similaire avait été présentée cet automne par l’opposition, dans le dossier de Ricova et de la gestion des centres de tri.

À la fin du mois de novembre, la STM a dévoilé un manque à gagner de 77,8 millions, contre 43 millions l’année précédente, avouant à contrecœur que cela pourrait engendrer des baisses de service cette année sur certaines lignes d’autobus et dans le métro, où le placement et la fréquence des trains pourraient être « revu » selon les besoins.

Puis, au début du mois de janvier, un premier coup dur est survenu : la STM a annoncé qu’elle devait réajuster son offre et mettre fin à sa promesse d’un autobus toutes les 10 minutes maximum sur les huit lignes qui offraient encore ce service à l’heure de pointe. Selon l’organisme Trajectoire Québec, la fin de ce service se traduira par une baisse de service de 11,2 % sur les 31 lignes qui faisaient jadis partie de ce réseau. Les périodes hors pointe seront les plus touchées « avec des baisses de 16,6 % le jour et de 19,8 % en soirée », s’était-on alors inquiété.

Des données publiques

L’opposition réclame aussi que « les demandes précises que le transporteur public a acheminées à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et au gouvernement du Québec en prévision du budget 2023-2024 soient rendues publiques », ainsi que le plan de redressement des finances de la STM.

Mme Ramos demande aussi à la Ville « d’informer la population de l’ensemble des scénarios de coupes de service à venir pour l’année 2023 advenant le refus du gouvernement du Québec d’augmenter le financement de la STM ». Elle déposera au prochain conseil municipal, le 20 février, une motion allant en ce sens.

Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on rétorque à l’opposition que « la contribution financière de l’ARTM au budget 2023 de la STM est toujours en discussion et sera déterminante pour présenter l’état des finances 2023 de la STM ».

« Tant que l’ARTM n’a pas encore confirmé le montrant de sa contribution à la STM, le moment est mal choisi pour mobiliser les dirigeants de la STM, qui mènent actuellement des négociations prioritaires », affirme l’attachée de presse Catherine Cadotte. Elle soutient que l’opposition peut déjà, par ailleurs, poser des questions au président du C. A. de la STM, Éric Alan Caldwell, aussi conseiller municipal d’Hochelaga.

« Nous sommes toujours en attente des budgets finaux du gouvernement provincial et de l’ARTM, qui devraient être connus au courant du mois de mars. À la suite de ceci, il nous fera plaisir de faire une mise à jour budgétaire et de notre offre de service auprès des différentes instances », répond de son côté la porte-parole de la STM, Justine Lord-Dufour.