Les travaux d’agrandissement du garage de la Société de transport de Laval (STL), qui ajouteront 145 places réservées à l’entretien et la recharge des autobus électriques d’ici 2025, coûteront jusqu’à 25 % plus cher que prévu.

« On fait face, comme n’importe quel projet d’infrastructures, à des augmentations de coûts. C’est environ 25 % à 50 % pour tous les projets. Nous, on est chanceux : on se situe dans la fourchette très basse de ça », a confié le directeur général sortant de la société de transport, Guy Picard, en conférence de presse lundi.

L’activité marquait le lancement officiel des travaux d’agrandissement du garage, qui doivent se terminer en 2025. « On suit exactement l’échéancier, il n’y a aucun retard pour 2025. On n’a pas d’inquiétude », a toutefois assuré M. Picard, alors qu’il était questionné sur de possibles retards dans le chantier en lien avec les dépassements de coûts.

À ce stade-ci, la STL estime que les travaux coûteront « entre 20 et 25 % » plus cher que prévu. Le budget initial, évalué à 246 millions, pourrait donc être augmenté jusqu’à 62 millions de plus, pour atteindre tout près de 308 millions. Ce sont Québec et Ottawa qui financent 85 % du projet.

Sur place, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a confirmé lundi que le soutien du gouvernement Legault est pour l’instant de 141 millions. « On est train d’avoir des négociations et des discussions avec Québec et Ottawa pour attacher le financement. On a eu des assurances administratives comme quoi le financement sera attaché. Il n’y aura pas de surprise pour la Ville de Laval », a assuré Guy Picard à ce sujet.

« On l’a quand même échappée belle. Les deux tiers des contrats ont été donnés. Et administrativement parlant, on a trouvé des voies de passage », a-t-il insisté.

Idem pour la STM

Le dossier n’est pas sans rappeler celui du garage Bellechasse de la Société de transport de Montréal (STM), qui devrait coûter 584 millions, soit plus de deux fois plus cher que prévu. En novembre, La Presse rapportait que la STM a demandé aux élus montréalais de l’autoriser à emprunter des centaines de millions supplémentaires afin de financer le projet, passé d’un bâtiment traditionnel à un bâtiment souterrain en 2018.

À Laval, on prévoit ajouter 145 places réservées à l’entretien et la recharge des autobus électriques, une fois les travaux d’agrandissement terminés. Ceux-ci permettront aussi de de raccorder le centre administratif de la société à ses installations industrielles pour former un seul grand complexe corporatif à l’angle de la rue Cunard, avec entrée principale sur l’avenue Francis-Hughes.

D’ici la fin du chantier, en 2025, la STL n’achètera plus que des autobus électriques. Et en 2040, elle compte avoir électrifié toute sa flotte d’environ 350 autobus. Équipé d’entrées électriques d’une puissance totale de 20 mégawatts, le nouveau complexe aura une capacité quatre fois supérieure à celle du Centre Bell.

« Un autobus [électrique], après 200 km, il arrête », a toutefois évoqué M. Picard, en comparaison avec un autobus à essence qui peut rouler jusqu’à 1200 km. « Ça inclut toute une planification, avec des systèmes de gestion de la charge. Il faut qu’on sache aussi où est l’autobus, dans quelle rangée, dans quelle position il est. C’est quelque chose de complexe », a-t-il évoqué, en parlant d’un « long chemin » vers l’électrification complète du transport collectif sur la Rive-Nord.

Avec Bruno Bisson

En savoir plus
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    La STL ne possède présentement que 10 bus électriques du fabricant New Flyer, achetés en 2019, et les 135 autres baies de service se rempliront au rythme des remplacements des véhicules hybrides actuels qui arriveront en fin de vie utile.
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