« Accélérer le démarrage de chantiers qui augmenteront l’attractivité de Montréal en matière d’investissements. » C’est l’une des neuf recommandations déposées mercredi à la Ville de Montréal par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

La CCMM a fait valoir son point de vue en prévision de la préparation du budget de 2022 de la métropole. La relance des entreprises est au cœur des préoccupations de l’organisation.

« Dans son budget, le deuxième déposé en temps de crise, la Ville de Montréal doit élaborer une feuille de route destinée à assurer sa prospérité économique postpandémie. Notre premier message est clair : la Ville doit s’assurer de ne pas alourdir le fardeau fiscal des entreprises », a affirmé le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc, par voie de communiqué.

La Chambre énonce notamment dans son mémoire que « cette période de relance économique est particulièrement favorable pour accélérer des chantiers qui contribueront à positionner durablement Montréal comme une ville moderne et innovante ».

En octobre, devant une exaspération croissante des Montréalais face aux nombreux travaux en cours, la mairesse de Montréal avait toutefois reporté le tiers de ses chantiers en 2021. À l’époque, Mme Plante avait dit souhaiter donner « un peu de répit » à la population en réduisant les entraves routières. Elle considérait ce geste « nécessaire », alors que les Montréalais étaient éprouvés par de nombreux changements liés à la pandémie de COVID-19.

Quoiqu’il en soit, la CCMM croit cependant que plusieurs zones sont prêtes à accueillir des projets porteurs, dont Lachine-Est, le secteur des Faubourgs, dans l’arrondissement de Ville-Marie, et le bassin Peel, dans Griffintown.

L’investissement privé mis de l’avant

« Le milieu des affaires est d’ailleurs optimiste pour la prochaine année, même si plusieurs secteurs d’activité demeurent en situation de grande précarité et auront besoin d’aide additionnelle au cours des prochains mois. Nous sommes évidemment particulièrement préoccupés par la situation au centre-ville », affirme Michel Leblanc.

La CCMM invite ainsi la Ville de Montréal à « favoriser les investissements privés et à accélérer l’approbation des projets immobiliers ». Pour y arriver, l’organisation souhaite notamment que le mécanisme de révision ou de contestation de la taxe foncière soit ajusté de façon à être plus dynamique. Des réductions offertes aux secteurs particulièrement touchés par la pandémie sont également suggérées par le mémoire.

« La situation exceptionnelle du centre-ville exige une attention particulière. Ce dernier représente à lui seul 30 % de l’assiette foncière non résidentielle », plaide le mémoire.

Malgré une légère amélioration, ce secteur ressent encore les coups portés par la pandémie, comme l’a rapporté La Presse en février dernier. Le taux d’inoccupation des bureaux du centre-ville se chiffrait alors à 12,6 %.

L’écofiscalité et la transition énergétique

Selon un récent sondage de la Chambre, « 65 % des répondants sont favorables à des tarifications sur les volumes d’eau et de déchets consommés ». « Cela dit, le recours à l’écofiscalité doit se faire à coût global nul pour la population et les entreprises, déjà parmi les plus taxées en Amérique du Nord », lit-on dans le rapport de l’organisme.

Ce dernier considère d’ailleurs que « la Ville pourrait imposer une tarification selon la consommation à l’ensemble des immeubles à l’aide de compteurs d’eau » et « prévoir des taxes sur le déversement et l’élimination des déchets ».

La réalisation d’économies et la protection de l’environnement font également partie des objectifs prioritaires de l’organisation.

Avec Henri Ouellette-Vézina, La Presse