Le dauphin du maire de Laval propose de réduire du quart le salaire de base qu’il toucherait s’il est élu le 7 novembre prochain, alors que la rémunération de certains maires de la banlieue de Montréal fait sourciller.

Stéphane Boyer plaide pour que le gouvernement du Québec soulage les élus municipaux de la gestion de leurs propres salaires, afin de remettre de l’ordre dans ce dossier.

Le maire de Laval est au deuxième rang des mieux payé de la province, avec une rémunération totale de 220 000 $. Seule Sylvie Parent, mairesse de Longueuil, est mieux payée, à 250 000 $. La mairesse de Montréal, qui compte pourtant huit fois plus d’habitants que Longueuil, touche environ 195 000 $. Des municipalités comme Varennes et Repentigny paient mieux leurs dirigeants respectifs que la métropole, selon une compilation récente du Journal de Montréal.

Ces salaires représentent la rémunération totale des élus, y compris les revenus qu’ils tirent de leur travail à la tête d’organismes régionaux ou spécialisés.

La rémunération de Marc Demers, actuel maire de Laval, avait fait l’objet d’un vif débat local en 2019, après que La Presse eut révélé qu’il était en hausse de 28 % en seulement deux ans, résultat d’un changement législatif.

« Si je suis élu, je souhaite ramener le salaire de base du maire de 130 000 $ à 100 000 $ », a révélé Stéphane Boyer, lundi, en entrevue avec La Presse. « La rémunération globale serait similaire à celle de Montréal et Québec » à environ 190 000 $, selon M. Boyer.

Le candidat à la mairie – dont le Mouvement lavallois contrôle la grande majorité des sièges au conseil – demanderait dans un deuxième temps au gouvernement du Québec de se mêler du dossier de la rémunération municipale.

« Ultimement, ça ne devrait pas être aux élus municipaux de choisir leur propre salaire », a-t-il dit. « Je suis content que la ministre [des Affaires municipales Andrée] Laforest ait mentionné récemment qu’elle était prête à mettre des balises en place. C’est quelque chose qui doit être fait. […] On doit avoir une instance qui est plus neutre et qui viendrait dicter ce que devraient être les salaires des élus municipaux. »

Les partis de l’opposition du même avis

Stéphane Boyer, 33 ans, a été élu comme conseiller municipal en 2013 sous la bannière du Mouvement lavallois, en même temps que l’actuel maire Demers.

Lorsque ce dernier a dû s’absenter pour des raisons familiales dans les derniers mois, c’est M. Boyer qui a pris la relève à l’hôtel de ville. Il compte bien occuper officiellement le siège de son mentor à partir du 7 novembre prochain.

Mais M. Boyer n’est pas le seul à convoiter la mairie de Laval.

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB D’ACTION LAVAL

Sophie Trottier, candidate à la mairie et cheffe d’Action Laval

Chez Action Laval, qui compte actuellement quatre élus municipaux sur vingt-deux, la cheffe Sophie Trottier dénonce la vocation tardive de ses adversaires politiques.

« C’est bien trop élevé », a-t-elle dit lundi en entrevue téléphonique avec La Presse.

La formation politique n’a toutefois pas annoncé l’ampleur de la diminution de salaire qu’elle souhaite mettre en place. « On va regarder ça. On va faire des évaluations plus en détail au niveau des meilleures pratiques, des ressources humaines et tout. On va faire des comparatifs. Ça va être un montant significatif, c’est clair.

Sophie Trottier, candidate à la mairie et cheffe d’Action Laval

Du côté de Parti Laval, formation politique de Michel Trottier, la porte-parole Gabrielle Côté confirme elle aussi que le parti veut diminuer le salaire du prochain maire de Laval. Le candidat et son équipe proposent que cette rémunération « soit en adéquation avec les rôles et responsabilités de la troisième ville du Québec ».