Après y avoir déjà investi 16 millions, la Société du parc Jean-Drapeau (SPJD) prévoit devoir encore dépenser près de 14 millions pour la réfection du pavillon Hélène-de-Champlain avant de pouvoir le rouvrir. La société paramunicipale compte décider en 2019 quelle vocation donner au bâtiment, vacant depuis bientôt 10 ans.

La SPJD a fait le point hier sur ses projets pour l'année à venir durant l'étude du budget 2019 de la Ville de Montréal. Le dossier du Hélène-de-Champlain a de nouveau rebondi alors que des travaux de 16,2 millions ont été réalisés depuis sa fermeture en 2009 sans qu'il soit accessible pour autant.

C'est que beaucoup reste à faire, a concédé la SPJD. « Il n'y a pas eu d'investissements depuis 2015, mais le besoin est toujours là pour finir la base du bâtiment. Il y a des travaux qui restent à terminer », a indiqué Ronald Cyr, directeur général de la société paramunicipale. La surface des planchers n'est pas terminée, une partie de la structure a besoin de correctifs et les systèmes mécaniques du bâtiment restent à faire.

La liste des projets à réaliser par la SPJD indique ainsi que 13,8 millions seront nécessaires au Hélène-de-Champlain « pour le rendre opérationnel et lui donner une vocation ». Les travaux sont prévus en 2021.

VOCATION À TROUVER

La vocation future du bâtiment reste à déterminer, a indiqué la SPJD. Celle-ci dit « préparer un modèle d'affaires et une étude de positionnement pour sa réouverture ». Ces projets devraient être livrés à l'administration montréalaise au cours de 2019.

Cette planification se déroule alors que la société paramunicipale a entrepris une vaste consultation publique cet automne en vue de réécrire le plan directeur du parc Jean-Drapeau. C'est dans le cadre de cet exercice que le conseil d'administration de la société doit recommander quoi faire avec le Hélène-de-Champlain.

Au moins deux mémoires reçus durant la consultation touchent directement la vocation du Hélène-de-Champlain.

« On prend le temps d'analyser pour être sûrs de faire la bonne affaire. » - Ronald Cyr, directeur général de la Société du parc Jean-Drapeau

Seul indice, il a indiqué que le projet viserait à rendre le bâtiment « le plus disponible pour les Montréalais ».

UN BÂTIMENT PATRIMONIAL DATANT DE 1937

Le pavillon Hélène-de-Champlain est un bâtiment patrimonial datant de 1937. Il est surtout connu pour avoir été occupé par un restaurant de 1983 à 2009. À sa fermeture, Montréal a récupéré le bâtiment et a entrepris de le rénover afin de lui donner une nouvelle vie. Les premières évaluations faites en 2006 chiffraient à 5,3 millions les travaux nécessaires, mais la facture a augmenté à 7 millions en 2009 et ensuite à 16,2 millions en 2012, en raison des importants travaux pour retirer l'amiante des murs du bâtiment. Les travaux qui restent à faire porteront ainsi le total à 30 millions.

L'idée au départ était de relancer le Hélène-de-Champlain en tant que « Relais & Château », mais ce projet a avorté. La SPJD travaillait sur une nouvelle vocation en 2017, mais l'élection de Projet Montréal à la fin de l'année a changé la donne. À son arrivée au pouvoir, l'administration Plante a mis sur la glace les projets au Hélène-de-Champlain. Luc Ferrandez, responsable des grands parcs, des espaces verts et des grands projets au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, a demandé une révision du mandat de la société paramunicipale.