Au royaume des pétrolières, même le député fédéral a de la peine à recruter. «Faute de personnel, nous sommes fermés jusqu'au 2 septembre», affirmait l'affiche scotchée cet été sur la porte de Brian Jean, député de Fort McMurray-Athabasca.

C'est que les salaires faramineux offerts par les pétrolières font concurrence aux commerces, qui ont toutes les peines du monde à garder leurs employés.

 

«Nous ne nous faisons pas d'illusions, les gens viennent ici pour travailler dans le pétrole», dit Victor Wiley qui, à 23 ans, est le patron d'un restaurant Boston Pizza à Fort McMurray.

Pour retenir ses employés, il leur offre de bons salaires, des horaires souples et des repas gratuits.

Pour les ados qui habitent chez leurs parents, c'est le paradis. Olivier Naud, 17 ans, garnit les pizzas dans les cuisines du restaurant. Un emploi d'été qui lui permet de gagner 15$ l'heure. Parallèlement, il travaille dans un bureau, au taux horaire de 18$. Son objectif: ramasser 21 000$ pour acheter la Mitsubishi Lancer de ses rêves. Comptant.

«Ici, c'est facile de trouver un job. Tu entres quelque part, tu demandes une entrevue et c'est réglé», dit ce garçon, dont la famille s'est établie à Fort McMurray il y a une vingtaine d'années.

Mais quand les employés vont et viennent, les consommateurs écopent. «Le vendeur qui me sert à la quincaillerie n'a même pas encore commencé à se raser. Qu'est-ce qu'il connaît à la plomberie?» se demande Valérie Lizotte, une Gaspésienne arrivée à Fort McMurray il y a une dizaine d'années.

Tous se plaignent de la lenteur du service, de l'inexpérience des employés. Mais les commerçants n'ont pas le choix: à tout moment, leurs employés peuvent aller travailler ailleurs.