New York lancera en 2024 un système pour taxer la congestion dans son centre-ville, un projet en discussion depuis des décennies.

De 9 à 23 $ US

C’est la fourchette de prix à l’étude pour acheter un droit d’accès en véhicule motorisé dans le sud de Manhattan, à New York, système qui sera en vigueur à partir du printemps 2024. Chaque jour, environ 700 000 voitures, taxis et camions circulent dans le sud de Manhattan, créant des bouchons de circulation qui comptent parmi les pires aux États-Unis. Le nouveau programme a pour but de réduire l’accès motorisé au centre-ville, d’améliorer la qualité de l’air, de même que de lever des fonds pour financer des modes de transport durables, notamment de financer une rénovation du métro de New York, ouvert en 1904, à la fois l’un des plus vieux et des plus utilisés au monde. Quelque 75 % des déplacements dans le sud de Manhattan sont déjà effectués en transport collectif.

Et au Québec ?

L’écofiscalité – tarifer la pollution – est aussi un outil qu’on n’utilise pas beaucoup au Québec. On pourrait le faire et utiliser les recettes pour financer des services de transports actif et collectif de qualité. Par exemple, les droits d’immatriculation finançant le transport collectif, qui sont de 30 $, n’ont pas été indexés depuis 1992 ! On se prive d’une source de revenus, et ça n’encourage pas les changements de comportements. La motorisation impose un coût à la société, en plus du coût payé par l’individu. De la même façon, on subventionne les véhicules électriques, mais pourquoi on ne subventionnerait pas les vélos et les vélos électriques, qui coûtent bien moins cher en utilisation à la société que l’usage d’un véhicule motorisé ?

Marie-Soleil Gagné, directrice générale de l’organisme Accès transports viables

Tarification kilométrique

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Le concept d’utilisateur-payeur est actuellement à l’étude pour le réseau routier québécois.

Au Québec, des experts étudient la possibilité de faire payer les automobilistes en fonction de leur utilisation du réseau routier.

Dans un rapport déposé cette année, l’Alliance pour le financement des transports collectifs au Québec suggère l’idée d’une tarification kilométrique au Québec, un projet qui est à l’étude par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ). « L’idée est que les gens qui utilisent le plus le réseau routier paient leur juste part, car actuellement, les contribuables subventionnent le réseau en payant une grande partie des frais, qu’ils possèdent un véhicule ou non, qu’ils l’utilisent beaucoup ou non », explique Marie-Soleil Gagné, directrice générale de l’organisme Accès transports viables.