Le Centre canadien de prévision des ouragans prévoit une saison des ouragans plus intense que celle de 2023.

Plusieurs facteurs pourraient contribuer à ce qu’il y ait plus d’ouragans cette année et qu’ils soient plus intenses, a expliqué jeudi lors d’un point de presse Bob Robichaud, météorologue de sensibilisation aux alertes au Centre canadien de prévision des ouragans.

« Dans l’Atlantique, les températures de l’eau sont beaucoup plus chaudes qu’elles ne l’étaient l’an passé à la même période », a-t-il souligné. « Les températures de l’eau dans les tropiques actuellement sont comparables à ce qu’on verrait [habituellement] au mois d’août. C’est assez exceptionnel. »

De l’autre côté de la planète, le refroidissement des eaux du Pacifique – un phénomène connu sous le nom de La Niña – favorise, lui aussi, le développement d’ouragans dans l’Atlantique.

Ces deux phénomènes combinés pourraient donner lieu à une saison des ouragans vraiment exceptionnelle. « Ça nous porte à croire que ça va être une saison active, et même possiblement hyperactive », avertit le météorologue.

Une saison « extraordinaire »

Plus exactement, il pourrait se former entre 17 et 25 tempêtes cette année dans l’Atlantique (contre 20 en 2023, et 14 en moyenne). De 8 à 13 d’entre elles pourraient devenir des ouragans, et de ce nombre, la moitié pourraient être qualifiés d’ouragans majeurs – comme ça a été le cas, par exemple, de l’ouragan Fiona en 2022. En 2023, seuls trois ouragans majeurs ont été signalés, dont l’ouragan Lee.

Toutefois, en moyenne, seule une tempête sur trois qui se forme dans l’Atlantique atteint les côtes canadiennes, rappelle Bob Robichaud.

La saison des ouragans s’étend du 1er juin à la fin du mois de novembre et atteint habituellement son paroxysme en septembre.

Ces prévisions s’accordent avec celles de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), qui a annoncé un peu plus tôt dans la journée qu’elle prévoyait, elle aussi, une saison « extraordinaire ».

Des ouragans plus intenses, de plus grands impacts

Avec les changements climatiques, on ne s’attend pas à ce qu’il y ait particulièrement plus d’ouragans. Mais les ouragans les plus intenses risquent de l’être encore plus.

Nathan Gillett, chercheur d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC)

« Nous nous attendons aussi à ce que les changements climatiques aggravent les impacts des ouragans, en particulier les effets des précipitations et des ondes de tempête. »

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) mentionne en effet que « la proportion d’ouragans les plus intenses a probablement augmenté à l’échelle mondiale au cours des 40 dernières années ». Il indique également que « la vie et la sécurité humaines en Amérique du Nord, et en particulier […] du Canada atlantique et du sud-est des États-Unis, seront menacées par l’élévation du niveau de la mer et par les tempêtes et ouragans violents, et ce, même avec un réchauffement limité à 1,5 °C ».

Bob Robichaud souligne cependant que les risques sont très variables selon qu’on habite par exemple sur la côte ou dans l’intérieur des terres. Il encourage la population à se renseigner sur ces risques, afin de se préparer au mieux. Il évoque notamment les accidents qui peuvent survenir lors de pannes de courant, lorsque l’on utilise une génératrice de façon inadaptée. Des ressources sont disponibles à cet effet sur le site du gouvernement.

Lisez ce que le gouvernement canadien conseille de faire avant un ouragan