Plus d’un millier de personnes, politiciens et personnalités publiques ont marché dimanche dans les rues de Montréal, réclamant un « avenir énergétique juste et viable », à la veille du 55Jour de la Terre. L’évènement survient après une année confirmée comme étant la plus chaude jamais enregistrée de l’histoire.

Ce qu’il faut savoir

  • Des centaines de manifestants ont marché dimanche, à Montréal, à la veille du 55e Jour de la Terre.
  • Ils ont notamment réclamé plus de soutien de la part des gouvernements pour lutter contre la crise climatique.
  • L’engouement était moins grand que par le passé, un phénomène attribuable selon certains élus à la crise actuelle du coût de la vie.

« La planète n’est pas à vendre », « Non à Northvolt », « L’écocide continue », pouvait-on lire sur des affiches de manifestants, qui se sont rassemblés peu après midi au monument George-Étienne-Cartier, au pied du parc du Mont-Royal. La foule s’est ensuite rendue jusqu’à la Place des Arts, dans le centre-ville.

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Quatre organismes, soit Pour le futur Montréal, Attac Québec, La Planète s’invite au Parlement et le Chœur de la transition de Montréal, étaient derrière l’organisation de la manifestation. Les groupes ont notamment déploré dimanche que « l’usine de batteries Northvolt et de nombreux autres projets, présentés comme des projets de transition énergétique, soulèvent de nombreux questionnements ».

« L’imminent dépôt d’un projet de loi sur l’encadrement et le développement des énergies propres ouvrirait la porte à la dénationalisation d’Hydro-Québec », ont-ils ajouté, qualifiant ces choix gouvernementaux « de fausse transition qui continue la destruction de l’environnement en priorisant le profit des multinationales au bien-être de la population ».

Le message qu’on veut envoyer, c’est de sortir de l’espèce de torpeur des dernières années depuis la pandémie. On voit les incendies de forêt et les catastrophes environnementales qui se multiplient. Là, il faut vraiment se remettre sur la voie de la lutte contre la crise climatique.

Claude Vaillancourt, président d’Attac Québec

« Les gouvernements ne font vraiment pas grand-chose. Il n’y a qu’à voir le dernier budget provincial, le délire sur Northvolt. C’est comme si on ne parlait pas des mêmes choses. Faire une usine de batteries qui détruit des milieux humides et qui a zéro acceptabilité sociale, ce n’est pas ça, la transition », a déploré Florence Bourdeau, membre du Chœur de la transition.

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Zacharie Robert, co-porte-parole de La Planète s’invite au Parlement, parle quant à lui d’une « frustration » ambiante. « On sent l’impuissance. Ce qu’on veut, c’est reprendre le pouvoir qui nous est retiré et envoyer un message clair à l’effet qu’on veut une transition écologique, pas juste un Plan pour une économie verte. On va directement dans le mur avec ce plan. Ce sont de fausses solutions, et on est là pour dénoncer cette incohérence », a-t-il dit.

Plusieurs autres manifestants ont dénoncé « le manque de transparence du gouvernement et son mépris envers les processus démocratiques », en appelant « à un réel débat public qui permettra de créer ensemble un avenir énergétique juste et viable ».

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Moins de mobilisation qu’avant ?

En point de presse, le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a fait valoir que « la crise climatique ne s’en va nulle part », avouant toutefois que l’essoufflement de la mobilisation d’autrefois est peut-être dû à la crise du coût de la vie, qui met une « pression financière » sur les individus.

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Les élus solidaires Alejandra Zaga Mendez et Gabriel Nadeau-Dubois

Dans le passé, les rassemblements entourant le Jour de la Terre avaient parfois attiré plusieurs milliers de personnes, ce qui n’a pas été le cas dimanche. « J’ai envie de lancer un message d’espoir. […] On est parmi les mieux placés au monde, on a de l’énergie propre à revendre. On est capable d’être le pays le plus vert au monde », a plaidé M. Nadeau-Dubois, en insistant sur le fait que les jeunes « ne doivent pas se décourager ».

« Toutes les crises s’amalgament, mais les gens qui sont impactés de plus près, comme les usagers vulnérables, les aînés et les plus démunis, vont aussi vivre les changements climatiques de plus près », a de son côté jugé la porte-parole nationale du Parti québécois, Méganne Perry Mélançon. « Il faut continuer à se mobiliser. Il faut que ça vienne de la base », a-t-elle maintenu.

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Tout cela survient alors qu’en mars dernier, un rapport des Nations unies a confirmé que 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, avec une température moyenne à la surface du globe de 1,45 °C au-dessus du niveau de référence de l’ère préindustrielle. La décennie 2014-2023 a aussi été la plus chaude jamais observée, dépassant la moyenne 1850-1900 de 1,20 °C.

D’autres manifestations se sont tenues dimanche à travers la province, notamment à Québec, au parc du Musée, à proximité du Musée national des beaux-arts. Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, y a notamment pris part.