(Ottawa) Un nouvel audit du commissaire à l’environnement révèle que le programme fédéral d’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques est trop concentré dans un petit nombre de provinces et ne dispose d’aucune donnée montrant où se situent ses plus grandes lacunes.

Ce rapport d’audit est l’un des 10 documents déposés mardi à la Chambre des communes par Jerry DeMarco, commissaire à l’environnement et au développement durable. La bonne nouvelle, selon lui, c’est que Ressources naturelles Canada « est en voie d’atteindre son objectif d’installer 33 500 points de recharge d’ici 2026 ».

En date de juillet dernier, le Programme d’infrastructure pour les véhicules à émission zéro avait approuvé et financé 33 887 points de recharge au pays. Environ 13 % d’entre eux étaient déjà opérationnels et les autres devraient l’être d’ici mars 2026, a déclaré M. DeMarco.

Par contre, près de neuf ports financés sur dix se trouvaient en Ontario, au Québec ou en Colombie-Britannique.

Selon l’audit, aucun objectif n’a été fixé pour identifier les domaines où les besoins étaient les plus grands, ou pour garantir que les communautés à faible revenu et les zones rurales et éloignées soient desservies par le programme de bornes de recharge.

Il est essentiel que les Canadiens sachent que des bornes de recharge sont disponibles afin qu’ils puissent passer en toute confiance aux véhicules électriques, a plaidé M. DeMarco.

Puisque le Canada exige dorénavant que tous les nouveaux véhicules de tourisme vendus soient électriques d’ici 2035, tous les Canadiens seront touchés par l’infrastructure de recharge, ou par son absence, a souligné le commissaire.

M. DeMarco souligne également que le programme ne surveille pas le bon fonctionnement des stations de recharge après leur installation.

Dans un autre rapport d’audit, le commissaire indique par ailleurs que le gouvernement fédéral s’est fixé des objectifs ambitieux pour convertir à l’électrique ses propres flottes de véhicules, mais que les ministères possédant le plus de véhicules n’opèrent pas cette transition assez rapidement.

M. DeMarco rappelle qu’Ottawa souhaite que huit véhicules sur dix de son parc soient électriques d’ici 2030. Or, en mars 2022, seulement 586 des plus de 17 000 véhicules avaient été remplacés par des modèles électriques.

L’audit indique qu’au rythme où le Canada fait la transition de son parc vers des véhicules électriques, seulement 13 %, et non 80 %, seront électriques d’ici 2030.

Le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, a indiqué mardi qu’il était d’accord avec toutes les recommandations du commissaire DeMarco.

« Un certain nombre d’améliorations ont été apportées ou sont en cours pour perfectionner le programme », a-t-il soutenu, notamment au sujet de la fiabilité des bornes de recharge et des régions « mal desservies ».