Autorisé en 2015 par Québec, le centre de tri Recyclage G & R, sur le territoire mohawk de Kanesatake, près d’Oka, a commencé à accumuler les avis de non-conformité deux ans après son ouverture.

« Le fait qu’il n’y ait aucun système de captation/traitement des eaux […] est préoccupant », a noté en 2019 un agent de l’application de la loi du ministère fédéral de l’Environnement. Le site est traversé par deux cours d’eau naturels, qui se déversent dans les ruisseaux Gratton et Girard, puis dans le lac des Deux Montagnes.

Une section illégale bourrée d’eau toxique

En 2017, les propriétaires ont aménagé illégalement une section dans la zone sud du site, où des centaines de tonnes de déchets de construction de toutes sortes ont été empilées. Au pied de cette pile, des milliers de litres de lixiviat menacent de s’échapper dans l’environnement.

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Grâce à un drone, La Presse a découvert le 3 mai dernier une brèche qui permet à cette eau de percolation toxique de s’échapper vers le ruisseau Gratton.

L’eau toxique mélangée à un cours d’eau naturel

Le lixiviat contient notamment des hydrocarbures aromatiques polycycliques et « des contaminants associés entre autres aux sulfures, à l’azote ammoniacal et à la bactériologie, ce qui peut nuire à l’être humain », selon des rapports d’inspection.

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Cette eau toxique s’échappe par une canalisation creusée par les propriétaires du site, à même la terre, afin d’isoler des eaux toxiques un cours d’eau naturel provenant des montagnes. L’eau contaminée se mélange à l’eau « propre » par cette brèche.

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Un plan présenté aux inspecteurs fédéraux

Des documents obtenus par la Loi sur l’accès à l’information montrent que les plans d’aménagement conçus pour sécuriser le site après un déversement toxique en août 2020 ont été présentés aux inspecteurs d’Environnement Canada le 12 mars 2021.

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La possibilité d’installer un système de traitement des eaux au charbon a été évoquée, mais n’a pas été mise en œuvre. Lors de cette rencontre, une agente d’application de la loi s’est inquiétée « de la fonte des neiges » et des risques de débordement lors des pluies printanières. Une prédiction qui s’est réalisée le 3 mai et le 20 avril, selon nos images aériennes.