La chaleur est l’évènement météorologique qui tue le plus de personnes au Canada chaque année. Et avec les changements climatiques, la fréquence et l’intensité de ces vagues accablantes iront en augmentant. Or, tous n’y sont pas exposés également, montre la cartographie interactive lancée mardi par le département de géographie de l’Université Laval. Visite guidée en quelques points chauds.

Plus de 150 régions

CAPTURE D’ÉCRAN DE LA CARTE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL

La Société canadienne d’hypothèques et de logement a financé cette carte interactive détaillant 156 régions urbaines, une première au pays.

« Les effets de la chaleur sont largement influencés par la capacité d’une personne à accéder à des ressources, en particulier à un logement convenable », souligne la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), qui a financé cette carte interactive détaillant 156 régions urbaines, une première au pays. L’application en ligne permet d’explorer les villes et leurs quartiers selon six critères distincts, dont l’emplacement des îlots de chaleur, et les zones où des populations vulnérables sont les plus exposées à la chaleur.

Explorez la carte

Le point chaud montréalais

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L’une des options de la carte permet de voir l’effet combiné de deux indices, soit l’exposition (qui tient notamment compte de la végétation, du cadre bâti et de l’imperméabilité du sol) et la vulnérabilité (de la population aux vagues de chaleur).

L’une des options de la carte permet de voir l’effet combiné de deux indices, soit l’exposition (qui tient notamment compte de la végétation, du cadre bâti et de l’imperméabilité du sol) et la vulnérabilité (de la population aux vagues de chaleur). Les personnes « très exposées et très vulnérables sont vraiment les populations sur lesquelles il faudrait avoir un œil », explique la professeure Nathalie Barrette, directrice du certificat en développement durable à la faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval. La teinte brun gratiné, qui représente le degré le plus élevé de cet indice, est très répandue dans la région métropolitaine de Montréal.

Haro sur les îlots

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Durant les vagues de chaleur, les différences moyennes de température entre un milieu urbain et les zones rurales à proximité peuvent dépasser les 10 degrés Celsius, montre la cartographie des îlots de chaleur.

Durant les vagues de chaleur, les différences moyennes de température entre un milieu urbain et les zones rurales à proximité peuvent dépasser les 10 degrés Celsius, montre la cartographie des îlots de chaleur. Une information importante pour les citoyens, mais aussi pour les responsables de la santé publique et de l’urbanisme, ainsi que pour les élus. « Si j’ai un budget pour refaire du verdissement, je vais peut-être prévoir davantage de mesures dans ces zones-là », signale la professeure Barrette.

En région aussi

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« Cela peut paraître surprenant, mais quand vous regardez de près, vous voyez que le centre-ville de municipalités de petites taille, comme Saint-Georges, Victoriaville ou Drummondville, est souvent en très forte vulnérabilité », indique Nathalie Barrette, directrice du certificat en développement durable à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval.

Les grandes villes ne sont pas les seules susceptibles d’être affectées par les vagues de chaleur, souligne Mme Barrette. « Cela peut paraître surprenant, mais quand vous regardez de près, vous voyez que le centre-ville de municipalités de petite taille, comme Saint-Georges, Victoriaville ou Drummondville, est souvent en très forte vulnérabilité. Elles sont en région, mais leur territoire est extrêmement imperméabilisé. » L’indice d’exposition, qui tient compte de multiples données (température et imperméabilité du sol, végétation, cadre bâti, altitude, proximité de l’eau, etc.) peut ainsi être très foncé au cœur des petites villes…

Quand la chaleur tue

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La vague de chaleur qui a frappé la Colombie-Britannique à l’été 2021 a fait 619 morts, dont 117 à Vancouver, 75 à Surrey, et 73 à Burnaby.

La vague de chaleur qui a frappé la Colombie-Britannique à l’été 2021 a fait 619 morts, dont 117 à Vancouver, 75 à Surrey et 73 à Burnaby. Celle qui a touché Laval à l’été 2018 a été jugée responsable de 15 % des décès survenus durant cette période (12 sur 79). Les trois quarts de ces victimes habitaient dans des zones dites de forte vulnérabilité aux vagues de chaleur, comme Pont-Viau, Renaud-Coursol et Laval-des-Rapides. « Les personnes habitant en zone de forte vulnérabilité […] étaient 1,5 fois plus susceptibles de mourir que celles en zone de moindre vulnérabilité », a conclu le rapport d’enquête de la Santé publique de Laval.

Chaud devant

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Les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes au Canada, préviennent les chercheurs du département de géographie de l’Université Laval.

Les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes au Canada, préviennent les chercheurs du département de géographie de l’Université Laval. « Au cours de la période 2051 à 2080, certaines régions observeront plus de 50 jours par année avec un mercure atteignant les 30 degrés Celsius », signalent-ils dans une capsule vidéo. C’est ce que les modèles climatiques projettent pour des villes comme Montréal (53 jours), Toronto, Ottawa, Regina ou Winnipeg. Mais c’est Windsor, en Ontario, qui remporte la palme (ou le palmier ?), avec une projection de 75 jours à plus de 30 degrés annuellement.

Regardez la capsule vidéo du département de géographie de l’Université Laval