Québec annoncera « dans les prochaines semaines, les prochains mois » un investissement supplémentaire pour rendre les infrastructures de la province plus résilientes face aux effets des changements climatiques, a laissé entendre mercredi le premier ministre François Legault.

Lors de la période des questions à l’Assemblée nationale, le premier ministre a de nouveau été pressé par le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, sur la nécessité de réserver des sommes dans le budget provincial pour prévenir et mieux réagir aux évènements météorologiques extrêmes comme le verglas, les tempêtes et les inondations.

Comme il l’avait fait la veille, M. Legault a vanté son Plan pour une économie verte 2030, qui a été bonifié de 18 % dans le dernier budget et qui contient déjà des sommes pour l’adaptation climatique. Le premier ministre s’est toutefois avancé pour confirmer qu’une partie de l’argent ajouté ira à cet enjeu.

« Dans l’ajustement qui a été fait, quand même pas minime, là, 1,4 milliard de plus, le ministre de l’Environnement est en train de répartir ce 1,4 milliard entre les mesures pour réduire les GES et les mesures d’adaptation », a révélé le premier ministre mercredi.

« On ne veut pas lui mettre trop de pression, mais j’ai hâte de voir la mise à jour de ce plan. Puis effectivement, il y a des mesures additionnelles qui vont être incluses », a-t-il confirmé.

Cette mise à jour du Plan pour une économie verte sera présentée « dans les prochaines semaines, les prochains mois » par le ministre Benoit Charette, a souligné M. Legault, qui a du même coup invité M. Nadeau-Dubois à faire preuve de patience.

Réponse aux situations d’urgence

Lors de la dernière campagne électorale, QS avait proposé de mettre en place un Fonds d’urgence climatique, qui permettrait de répondre rapidement aux demandes d’aide lors de situations d’urgence, tout en renforçant les infrastructures québécoises pour qu’elles soient davantage en mesure de résister à des conditions extrêmes.

La députée solidaire de Verdun, Alejandra Zaga Mendez, a d’ailleurs fait une sortie publique à ce sujet dimanche, un peu plus d’une semaine après l’importante tempête de verglas qui a plongé des centaines de milliers de Québécois dans le noir, dont certains pour plusieurs jours, au début du mois.

Questionné mardi sur cette proposition, M. Legault avait vanté son plan actuel, sans toutefois évoquer l’ajout de nouvelles sommes comme il l’a fait mercredi.

Le Québec a eu droit à son lot d’évènements météorologiques extrêmes ces derniers mois, allant du derecho de mai dernier à l’actuelle montée du niveau des rivières dans plusieurs régions, en passant par les importantes bordées de neige du temps des Fêtes et la tempête de pluie verglaçante du début avril.

« (Mardi), le premier ministre disait que son gouvernement en faisait bien assez en adaptation aux changements climatiques. Aujourd’hui, il reconnaît qu’il faut en faire plus et ouvre la porte à investir de nouvelles sommes. Enfin ! Ça fait depuis la dernière campagne électorale que les villes lui demandent d’agir », a rappelé M. Nadeau-Dubois mercredi.

« Par contre, François Legault est toujours incapable de chiffrer les besoins du Québec en matière d’adaptation aux changements climatiques. Gouverner, c’est prévoir. On sait que ça va nous coûter cher, mais il faut savoir combien. Je demande au premier ministre d’estimer les sommes nécessaires à mettre de côté pour se préparer aux impacts des dérèglements climatiques », a-t-il ajouté.

QS souhaite ainsi que le Québec se dote d’un fonds similaire à celui mis en place en 2017 en Colombie-Britannique pour mieux s’adapter à la nouvelle réalité climatique. Cette province a jusqu’à présent investi 369 millions dans son Fonds de préparation aux situations d’urgence pour les communautés, dont 180 millions ont été injectés plus tôt cette année.