(Montréal) Le Palais des congrès de Montréal est officiellement devenu territoire international, jeudi matin, à quelques jours du début de la 15Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, la COP15.

Le drapeau de l’Organisation des Nations unies (ONU) a été hissé devant l’édifice lors d’une courte cérémonie protocolaire à laquelle ont pris part des représentants de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), de la Sûreté du Québec (SQ), du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et du Département de la sûreté et de la sécurité de l’ONU (UNDSS), qui prend la responsabilité du site.

« Le Palais des congrès devient un lieu international, où les règles et la sécurité seront maintenues par le personnel de l’UNDSS », a expliqué à La Presse David Ainsworth, porte-parole du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique.

Les mêmes règles qu’au siège des Nations unies, à New York, s’appliqueront donc au Palais des congrès durant la conférence, du 7 au 19 décembre, précise-t-il.

À quoi sert un territoire onusien ?

Cette mesure vise surtout à mettre en place une « sécurité diplomatique », explique l’ex-agent du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) Michel Juneau-Katsuya.

« Ça ne veut pas dire que le périmètre autour du Palais des congrès devient un territoire sans loi, précise-t-il. Au contraire, on y est toujours assujettis aux lois du pays, mais il y a quand même une certaine protection diplomatique pour les gens qui seront sur le territoire, [qui] ne pourront être accusés de certains délits, ou se retrouver arrêtés pour certaines activités. »

À travers l’histoire, un tel principe a été établi dans les Conventions de Genève, dont la première mouture remonte à 1864, « afin de protéger les diplomates en poste dans des pays étrangers », poursuit M. Juneau-Katsuya.

« Initialement, c’est notamment pour prévenir le fait que certains diplomates seraient pris en otage par un gouvernement », illustre l’expert, en rappelant toutefois qu’un pareil dénouement est déjà « beaucoup moins probable » au Canada. Dans la métropole, la tenue de la COP15 au Palais des congrès impliquera d’ailleurs « une protection à 360 degrés », poursuit l’ancien agent fédéral.

« Avec le tunnel Ville-Marie qui passe en dessous, c’est certain que toute une planification est déjà en place, avec un centre de gestion de crise en son centre, mais on sait que Montréal est habitué aux évènements internationaux ; la police de Montréal a même une équipe dédiée pour ce genre d’occasion », détaille-t-il.

Fin octobre, la mairesse Valérie Plante avait d’ailleurs assuré que la fermeture du tunnel Ville-Marie n’était pas envisagée pendant la COP15, en dépit de ce qu’avait soutenu en plein conseil municipal le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Aref Salem. Québec, le SPVM et la GRC ont aussi confirmé dans la foulée que l’infrastructure demeurerait ouverte.