Le Défi Zéro Déchet dans Rosemont–La Petite-Patrie prend de l’ampleur. L’arrondissement montréalais compte sensibiliser près de 200 commerces d’alimentation à l’importance de la réduction des déchets, soit 87 de plus que l’an dernier.

Alain Parisien fait partie des marchands rosepatriens qui participent à ce projet lancé par l’organisme Jour de la Terre. Propriétaire du Café Impérial Microtorréfacteur, c’est tout sourire qu’il nous reçoit dans son établissement pour décrire les gestes qu’il a accomplis.

Emballages de café minimalistes et écologiques, tasses réutilisables, marc de café (résidu de percolation) récupérable... M. Parisien semble maîtriser l’art des actions écoresponsables.

« J’essaie de donner une deuxième vie à mon marc de café, nous explique-t-il. C’est un bon engrais naturel. J’en mets dans mon compost, mais des clients en prennent parfois pour leur jardin. Pendant l’hiver, j’en mets autour du commerce. »

Aucun employé n’étant disponible durant notre visite, Alain Parisien continue de servir ses clients pendant qu’il répond à nos questions. Le propriétaire, qui avait une conscience écologique bien avant l’arrivée du Défi Zéro Déchet, a néanmoins suivi les conseils de Jour de la Terre pour mener à bien les projets verts qu’il avait déjà mis en place.

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Alain Parisien, propriétaire du Café Impérial Microtorréfacteur, semble maîtriser l’art des actions écoresponsables.

« On favorise l’utilisation de tasses réutilisables. Les gens qui n’ont pas leur tasse et qui veulent des tasses en carton paient 25 cents de plus. C’était l’idée de l’organisme. »

Durant la deuxième édition du Défi, en 2021, l’organisme environnemental lui a permis de mieux comprendre « le compostage, ce qui se recycle et ce qui ne se recycle pas ».

De volonté à action

Jour de la Terre Canada a été chargé par l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie d’aider les commerces à implanter des initiatives écologiques, ainsi qu’à maintenir des mesures déjà établies.

« La majorité des commerces ont cette volonté de changer les choses, de s’améliorer, mais parfois, ils n’ont pas le temps ou les ressources pour le faire », constate Emma Sarazin, chargée de projet à Jour de la Terre Canada.

Les services de Jour de la Terre ont été offerts à des cafés, des microbrasseries, des bars, des boutiques, des épiceries, des boulangeries et des restaurants situés entre le boulevard Saint-Laurent et la rue Papineau, et entre les rues Jean-Talon et des Carrières.

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Le Sofia Bistro utilise des contenants réutilisables.

Établi dans ce périmètre depuis peu, le restaurant Sofia Bistro s’est mis à utiliser des contenants réutilisables dans le cadre du Défi Zéro Déchet.

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Peter Balov, propriétaire du Sofia Bistro

On a discuté avec Jour de la Terre et on a commencé à inciter nos clients à venir avec leurs propres plats et leurs sacs. Des fois, on leur donnait des petits cadeaux s’ils venaient avec leurs contenants.

Peter Balov, propriétaire du Sofia Bistro

Le restaurant vend également des sacs réutilisables qui ressemblent « un peu aux vieux sacs de marchés européens ».

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Au Sofia Bistro, on utilise des pailles de roseau (à gauche).

M. Balov mentionne également avec fierté les pailles d’origine naturelle qu’il fournit aux clients lorsqu’ils mangent sur place.

« On utilise des pailles de roseau. C’est magnifique ! », s’enthousiasme-t-il.

Le commerçant confirme son désir de continuer sur sa lancée écologique. « Le Défi nous apporte un soutien moral. [Le fait de] voir qu’il y a d’autres commerçants dans le quartier qui font les mêmes choses [nous encourage à continuer]. »

Couper l’électricité

L’écologie se trouvait aussi dans l’ADN de l’épicerie bio Vracs & Bocaux avant la mise en œuvre du Défi.

« Du fait qu’on est un commerce zéro déchet, ç’a été assez facile d’améliorer les pratiques qu’on avait déjà, dit Thomas Tiberghien, directeur général et propriétaire de l’endroit. Le cahier des charges de l’organisme était pratiquement basé sur tout ce qu’on fait. »

M. Tiberghien précise qu’il limitait déjà l’utilisation d’eau et d’électricité du commerce.

« On coupe toute l’électricité la nuit [et] on limite au maximum l’utilisation d’eau. On a un lave-vaisselle industriel qui la recycle. »

L’an dernier, Jour de la Terre Canada lui a offert une formation sur le tri des déchets.

« Pour faciliter le tri, ils nous ont [aussi] donné des autocollants qu’on a appliqués sur nos bacs pour qu’ils soient plus visibles par les employés », ajoute M. Tiberghien.