(Québec) Une coalition d’organisations contre le projet d’usine de gaz naturel liquéfié de GNL Québec, incluant tous les partis d’opposition, réclame une fois de plus que le gouvernement Legault annonce à son tour son opposition.

La députée libérale Isabelle Melançon, dont le parti a largué le projet plus tôt ce mois-ci, réclame que « le gouvernement de la Coalition avenir Québec [informe rapidement] les Québécois que ce projet-là ne verra pas le jour au Saguenay Lac-Saint-Jean ».

« Ce n’est pas vrai que ce qu’on appelle le gaz naturel de l’Alberta est une énergie de transition. Ce n’est pas vrai qu’on va utiliser l’hydroélectricité, une énergie verte, pour créer une énergie qui n’est pas verte », a dit Mme Melançon.

La députée prenait part mardi à une manifestation devant l’Assemblée nationale, accompagnée des autres partis d’opposition, de groupes environnementaux et de syndicats.

« C’est un projet qui est mort-né, qui est dépassé avant même d’avoir vu le jour. […] Il est important de continuer la mobilisation pour faire comprendre au gouvernement que le projet de GNL Québec n’est pas viable économique, socialement et environnementalement », a déclaré Ruba Ghazal de Québec solidaire.

« Le gouvernement n’a qu’un choix, c’est de refuser ce projet. […] Le seul critère qui permettrait de justifier GNL Québec, c’est de miser sur l’échec de l’accord de Paris. Accord de Paris que le Québec a signé. C’est incohérent d’aller de l’avant », a complété le député péquiste de Jonquière, Sylvain Gaudreault.

Québec renvoie la balle à GNL

Après le dépôt du rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) la semaine dernière, qui concluait que « la somme des risques afférents au projet dépasse celle de ses avantages », le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a affirmé que « le projet ne se qualifie pas à l’heure où l’on se parle ».

« On leur a posé trois conditions très claires qui sont maintenues encore à ce jour : acceptabilité sociale, favoriser la transition énergétique et contribuer à la diminution mondiale des GES. Le rapport ne permet pas de conclure que ces trois conditions seraient respectées », a-t-il déclaré, soutenant qu’il appartient désormais au promoteur de « renouveler son argumentaire [ou] de déposer de nouveaux éléments ».

Patrick Bonin, de Greenpeace Canada, a affirmé mardi à la manifestation à Québec que « le gouvernement a tout en main pour prendre sa décision » et refuser le projet.

« Le projet augmenterait de cinq fois le bruit marin dans le fjord [du Saguenay]. Toute augmentation du bruit marin nuirait aux efforts de rétablissement du béluga du Saint-Laurent. Est-ce qu’on veut vraiment être la génération qui va laisser disparaître les bélugas pour qu’on puisse exporter du gaz albertain et remplir les poches de promoteurs américains ? », a dénoncé Alice-Anne Simard de Nature Québec.

« Il nous reste moins de dix ans pour éviter la catastrophe climatique. Le projet de GNL, s’il allait de l’avant, annulerait à lui seul tous les efforts du Québec [pour ses] réductions de gaz à effets de serre », a prétendu Simon Guiroy, porte-parole de la Coalition étudiante Arrêtons GNL.