(Montréal) De jeunes Québécois seront de retour devant les tribunaux cette semaine pour tenter de traduire le gouvernement fédéral en justice, lui reprochant ses efforts insuffisants dans la lutte contre les changements climatiques.

Représentés par l’organisme ENvironnement JEUnesse et le cabinet Trudel Johnston & Lespérance, ils demandent à la Cour d’appel du Québec de leur permettre d’aller de l’avant avec une action collective contre Ottawa.

Ils saisissent la justice dans l’espoir de forcer la main des autorités canadiennes et les amener non seulement à rehausser leur cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi à déployer les mesures nécessaires pour atteindre cette cible.

Il en va selon eux de leurs droits à la vie, à la sécurité et à l’égalité, de même leur droit de vivre dans un environnement sain.

En juillet 2019, le juge Gary Morrison de la Cour supérieure avait statué que, si la cause environnementale est d’une importance indubitable, la tranche d’âge ciblée dans la demande constitue pour sa part un choix subjectif.

L’action collective serait intentée au nom des millions de Québécois qui étaient âgés de 35 ans et moins au début des démarches, c’est-à-dire en novembre 2018.

ENvironnement JEUnesse plaide que le gouvernement a manqué à son obligation envers les jeunes générations, qui sont particulièrement menacées par la crise climatique, et insiste sur l’urgence d’agir avant de franchir un point de non-retour.

La directrice générale de l’organisme, Catherine Gauthier, affirme que les mêmes arguments seront défendus devant la Cour d’appel mardi.

Elle note que les gouvernements provincial et fédéral emploient eux-mêmes le plafond de 35 ans dans leurs politiques à l’intention des jeunes. « Pour nous, ce n’est pas du tout une limite qui est arbitraire et on a toujours un dossier qui est solide », avance-t-elle à La Presse Canadienne.

Et malgré la lenteur des tribunaux, Mme Gauthier maintient que la lutte au réchauffement planétaire doit être menée sur plusieurs fronts, dont celui-ci.

« Même si les délais sont parfois très longs, plus longs que ce qu’exige la crise climatique en termes d’actions à court terme, ça reste des outils qui sont très forts, qui sont puissants, et dont ne peut pas vraiment se permettre de passer à côté. »