(Québec) Alors que François Legault s’envolera la semaine prochaine pour Glasgow où il participera à la conférence des Nations unies sur le climat, le député péquiste Sylvain Gaudreault dépose un projet de loi qui établit une marche à suivre pour créer au Québec un Fonds de transition juste.

L’idée d’un tel fonds n’est pas nouvelle au Parti québécois, qui le réclamait en mars dernier avant le dépôt du plus récent budget. M. Gaudreault estime que le gouvernement sous-estime l’impact de la transition écologique qu’imposent les changements climatiques, et ce, même si la province n’est pas un état pétrolier.

« Il y aura invariablement des changements dans le monde du travail et pour la main-d’œuvre due à la transition écologique qui entraîne une transition économique », affirme le député de Jonquière, citant en exemple les secteurs de l’aluminium et de la foresterie dans sa région où des travailleurs devront assurément se requalifier afin de trouver des emplois qui transiteront vers des industries vertes.

Fonctionnement du fonds

Pour que le Québec joue un rôle de leader en matière de lutte aux changements climatiques, Sylvain Gaudreault propose que le gouvernement se dote d’un Fonds de transition juste qui puiserait un milliard par année de l’actuel Fonds des générations. Le projet de loi du député péquiste prévoit toutefois qu’il reviendra au gouvernement de définir le montant exact qui sera investi dans le nouveau fonds.

Le Fonds pour une transition juste servirait à anticiper les changements aux secteurs de l’emploi dans les différentes régions du Québec. Il financerait aussi la transition de ces marchés en mettant en place des mesures d’accompagnement des travailleurs et des entreprises. Le Fonds serait doté d’un comité de gouvernance, dont la gestion serait partagée entre différents ministères (celui de l’environnement, du travail, de l’économie et le ministère du conseil exécutif), ainsi que de travailleurs et d’employeurs.

« Je pense que le gouvernement dans son ensemble sous-estime l’impact de la transition dans les milieux de travail puisque notre économie n’est pas basée sur l’exploitation des énergies fossiles », estime Sylvain Gaudreault.

« Il faut anticiper ça. Ce n’est pas aux seuls travailleurs d’en faire les frais. La transition écologique est une responsabilité collective », dit M. Gaudreault.

Des attentes pour la COP26

Le député péquiste sera présent la semaine prochaine en Écosse pour la conférence des Nations unies sur le climat, la COP26. Il se dit déçu du récent discours d’ouverture du premier ministre pour la nouvelle session parlementaire, qui n’a pas établi selon lui les attentes du Québec en prévision de ce rendez-vous historique.

« Ce que je constate, c’est que le premier ministre ne nous a rien dit encore de ses ambitions pour la COP. Je me serais attendu à un minimum de références ou de commentaires lors du discours inaugural », déplore M. Gaudreault.

Le député de Jonquière a proposé par le passé que le Québec se dote d’un budget carbone (ce que suggère également le Comité consultatif sur les changements climatiques qui a été mis en place le gouvernement). Il a aussi suggéré que 1 % du Plan québécois des infrastructures (PQI) soit utilisé pour le verdissement des infrastructures.