(Paris) Les 10 catastrophes météo les plus coûteuses de 2020 ont presque atteint les 150 milliards de dollars de dommages assurés, un chiffre plus important qu’en 2019 qui reflète l’impact grandissant du réchauffement climatique, selon une ONG britannique.

Ces 10 catastrophes ont fait également 3500 morts et ont déplacé plus de 13,5 millions de personnes, selon le rapport annuel de Christian Aid.

Des méga-incendies qui ont ravagé l’Australie aux ouragans en série dans les Caraïbes, le véritable coût des évènements climatiques extrêmes de 2020, renforcés par le réchauffement, est en réalité bien plus élevé,  la plupart des dommages n’étant pas assurés, insiste l’ONG.

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Des kangourous se sauvent alors qu'un feu de brousse ravage la vallée Snowy, le 4 janvier à Cooma, en Australie.

Et sans surprise, les pays pauvres ont payé le prix le plus lourd, avec seulement 4 % des pertes économiques causées par les évènements météo extrêmes assurées, contre 60 % dans les pays riches, selon le rapport qui cite une récente étude publiée dans The Lancet.

Les catastrophes météo ravageaient bien sûr la planète avant l’entrée en scène des dérèglements climatiques provoqués par l’homme, mais la hausse de la température d’au moins 1,1 °C depuis le début de l’ère industrielle augmente leur fréquence et leurs impacts.

« Que ce soit les inondations en Asie, les sauterelles en Afrique ou les tempêtes en Europe et en Amérique, le changement climatique a continué à faire rage en 2020 », a commenté Kat Kramer, responsable climat de Christian Aid.

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L'ouragan Iota a causé des dommages lors de son passage à Bilwi, au Nicaragua, le 27 novembre.

Cinq des plus coûteuses catastrophes de 2020 étaient liées à une mousson particulièrement importante en Asie.

« Les inondations de 2020 ont été parmi les pires de l’Histoire au Bangladesh, avec plus d’un quart du pays sous l’eau », a commenté Shahjahan Mondal, climatologue à l’Université d’ingénierie et de technologie du Bangladesh.

D’autre part, un grand nombre de ces catastrophes ont causé des dégâts d’au moins 5 milliards de dollars, comme le cyclone Amphan dans le golfe du Bengale en mai, les incendies de l’ouest des États-Unis pendant l’été et l’automne, ou ceux qui ont ravagé l’Australie en janvier.

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Vue sur le Golden Gate Bridge de San Francisco alors que des incendies de forêt ravageaient la Californie, le 9 septembre.

La saison record pour les ouragans de l’Atlantique, avec une série sans précédent de 30 tempêtes suffisamment puissantes pour être nommées, a elle provoqué au moins 400 morts et 41 milliards de dollars de dégâts aux États-Unis, en Amérique centrale et dans les Caraïbes, selon Christian Aid.

Parmi les dommages les plus importants de cette année 2020, l’ONG note aussi deux tempêtes qui ont balayé l’Europe causant un total de 5,9 milliards de dollars de dommages : Ciara au Royaume-Uni et en Irlande en février, et Alex en France et en Italie en octobre.

L’augmentation des catastrophes climatiques correspond aux prévisions des scientifiques. Et les progrès ces dernières années de la science dite « d’attribution » permet désormais d’évaluer combien de fois est plus probable un évènement particulier en raison du réchauffement.

L’accord de Paris sur le climat prévoit de limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C, si possible 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, mais les engagements de réduction de gaz à effet de serre des États sont toujours insuffisants pour atteindre ces objectifs.