Récupérer les matières organiques peut être bon à la fois pour l’environnement et pour le portefeuille. C’est le pari qu’a fait un gestionnaire d’immeubles du Vieux-Montréal.

Le changement n’est pas anodin : produire du compost plutôt que des déchets.

C’est la transition qui s’opère dans trois immeubles commerciaux du Vieux-Montréal, où le propriétaire a entrepris de composter lui-même les matières organiques produites par ses occupants.

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Gestion Georges Coulombe a entrepris de composter lui-même les matières organiques produites par ses occupants.

Cafés, restaurants, bureaux : les quelque 50 locataires de l’entreprise Gestion Georges Coulombe ont tous reçu des bacs pour récupérer leurs matières organiques.

Ces matières leur reviennent ensuite sous forme de compost, produit dans le stationnement souterrain d’un des immeubles, où il occupe l’équivalent d’une case de stationnement.

« C’est sûr, il y a moins de déchets », s’exclame Patrick Boyer, un des employés de maintenance qui a la tâche de récupérer les matières organiques et de les placer dans le composteur.

La tâche n’est pas toujours agréable – il faut parfois retirer des déchets qui n’auraient pas dû se retrouver là –, mais il est « normal » de récupérer les matières organiques, affirme-t-il.

Démarré en avril dernier, le projet a déjà permis de réduire de moitié le volume de déchets générés par les trois immeubles ; une proportion qui pourrait atteindre 85 %, espère l’entreprise.

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Irène Alam, coordonnatrice des opérations chez Gestion Georges Coulombe

Il y a « encore des améliorations » à apporter au fonctionnement, constate Irène Alam, coordonnatrice des opérations chez Gestion Georges Coulombe, qui se réjouit néanmoins du succès obtenu jusqu’à présent.

« Les mêmes problèmes qu’on a eus avec le recyclage reviennent avec le compost, affirme-t-elle. Il faut instaurer une nouvelle habitude. »

L’un des problèmes les plus fréquents est la confusion entre ce qui peut être composté ou pas ; contrairement aux collectes municipales qui disposent de systèmes industriels, le composteur ne peut pas ingérer les plastiques et cartons dits compostables, par exemple.

Des économies

Pour une entreprise qui n’est pas desservie par les collectes municipales de matières résiduelles, réduire son volume de déchets a une incidence directe sur la facture.

Gestion Georges Coulombe n’a pas encore fait de calcul précis à ce sujet, puisque le projet est sur les rails depuis moins d’un an, mais anticipe qu’il représentera des économies significatives.

L’entreprise prévoit notamment réduire de moitié la fréquence de la collecte des ordures.

Elle compte également étendre la collecte des matières organiques à ses neuf autres immeubles, dont deux résidentiels – l’arrondissement de Ville-Marie n’offre toujours pas la collecte des matières organiques dans le Vieux-Montréal.

« C’est notre rêve que tous nos immeubles soient inclus dans le projet », affirme Irène Alam, précisant que la capacité du composteur a été pensée en conséquence.

Composter in situ était aussi une façon de rendre le projet encore plus écologique, ajoute-t-elle.

Quand on externalise nos poubelles, bien ça fait plus de camions sur les routes.

Irène Alam, de Gestion Georges Coulombe

D’ailleurs, la proximité des 12 immeubles de l’entreprise fait en sorte que les employés acheminent les matières organiques au composteur à pied, été comme hiver, beau temps, mauvais temps.

Outre l’acquisition de l’appareil, qui a coûté environ 55 000 $, les dépenses annuelles sont minimes, estime Mme Alam : des granules de bois pour ajouter aux matières organiques, notamment pour absorber les liquides, ainsi qu’un peu d’entretien.

« Ça ne coûte pas aussi cher qu’on pense, dit-elle. C’est un investissement qui revient à long terme. »

Une technologie québécoise

Le composteur utilisé par Gestion Georges Coulombe est fabriqué en Montérégie par l’entreprise québécoise Joracan.

L’appareil, qui peut même fonctionner à l’extérieur, est composé de deux compartiments indépendants : pendant que le compost macère dans l’un, l’autre sert à accumuler les matières organiques en vue de la prochaine macération.

« On travaille en batch », illustre le président et fondateur de l’entreprise, Jacques Charbonneau.

Les composteurs Joracan sont utilisés dans 127 écoles au Canada, dont 75 au Québec, dans des immeubles commerciaux, des coopératives d’habitation ainsi qu’au sein de 37 Premières Nations au Canada, souligne-t-il.

L’homme d’affaires ne s’inquiète pas de voir les municipalités étendre la collecte des matières organiques.

« On a un gros problème en environnement, dit-il, mais il y a plusieurs solutions ! »

Sur l’écran radar

L’Université Laval s’attaque à l’empreinte carbone de ses investissements

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

L’Université Laval et sa fondation ont finalement opté pour une stratégie en deux temps afin de réduire l’empreinte carbone de leur portefeuille d’investissements.

L’Université Laval et sa fondation ont finalement opté pour une stratégie en deux temps afin de réduire l’empreinte carbone de leur portefeuille d’investissements, telle que mesurée au 31 décembre 2018. L’objectif est d’abord de diminuer cette empreinte de 30 % d’ici 2025, pour atteindre une réduction de 50 % d’ici 2030. Cette stratégie diffère de ce que l’Université Laval avait annoncé il y a près de trois ans, soit « une démarche responsable qui devrait la mener, à terme, à déplacer les investissements de ses fonds de dotation dans les énergies fossiles vers d’autres types de placements, comme dans les énergies renouvelables ». Le geste de l’institution, qui avait souligné être la première université au Canada à prendre un tel engagement, avait été largement salué. « L’approche adoptée par l’Université et la Fondation nous permet de réduire l’empreinte carbone considérablement plus que ce que nous croyions au départ », a fait valoir la rectrice, Sophie D’Amours, dans un communiqué publié le 12 décembre.

— Ariane Krol, La Presse

« Le début de l’ère de l’aviation électrique »

PHOTO JONATHAN HAYWARD, LA PRESSE CANADIENNE

Un hydravion de six places présenté comme le premier appareil commercial électrique du monde a réussi son premier vol d’essai mardi près de Vancouver.

Un hydravion de six places présenté comme le premier appareil commercial électrique du monde a réussi son premier vol d’essai mardi près de Vancouver, selon une journaliste de l’AFP sur place. L’appareil de l’entreprise canadienne Harbour Air, un Beaver DHC-2 de Havilland de 62 ans équipé d’un moteur électrique, a effectué un vol de quelques minutes en début de matinée, au départ de l’aéroport de Vancouver, devant une centaine de curieux et de journalistes. « C’est le début de l’ère de l’aviation électrique », s’est félicité Roei Ganzarski, président de la société magni-X de Seattle (États-Unis) qui a conçu le moteur électrique de 750 chevaux pour Harbour Air, principale compagnie d’hydravions d’Amérique du Nord. L’appareil jaune et bleu était piloté par Greg McDougall, fondateur et président de l’entreprise Harbour Air, qui exploite une quarantaine d’hydravions et transporte chaque année quelque 500 000 passagers sur de courtes distances le long de la côte du Pacifique en Colombie-Britannique. « Notre but est d’électrifier toute la flotte, il n’y a aucune raison de ne pas le faire », a-t-il ajouté.

— Agence France-Presse

Costa Rica : 30 % d’aires protégées pour le climat ?

PHOTO MANU FERNANDEZ, ASSOCIATED PRESS

Carlos Manuel Rodriguez, ministre de l’Environnement du Costa Rica

Classer 30 % des surfaces marines et terrestres en aires protégées d’ici à 2030 est une solution pour « limiter le réchauffement climatique », a plaidé lors de la COP25 le ministre de l’Environnement du Costa Rica, qui monte une coalition dans ce sens. Le Costa Rica, qui a accueilli en octobre la pré-COP25, y a lancé une coalition avec la France, la Finlande, le Gabon, Grenade et le Royaume-Uni. L’objectif de cette initiative, baptisée #30x30 sur les réseaux, est de protéger 30 % des espaces naturels d’ici à 2030. Une vingtaine de pays, mais aussi des ONG et des scientifiques, l’ont rejointe depuis et elle sera présentée officiellement au cours du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en juin à Marseille (sud de la France). « Les solutions fondées sur la nature sont fondamentales pour atteindre le 1,5 °C », qui correspond à l’objectif le plus ambitieux de limitation du réchauffement climatique fixé par l’accord de Paris.

— Agence France-Presse

Fukushima : la décontamination des sols a fortement réduit la radioactivité

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Les travaux de décontamination des sols entrepris après l’accident nucléaire de Fukushima, au Japon, ont permis de réduire de 80 % les concentrations de césium radioactif, mais le problème des forêts reste entier.

Les travaux de décontamination des sols entrepris après l’accident nucléaire de Fukushima, au Japon, ont permis de réduire de 80 % les concentrations de césium radioactif, mais le problème des forêts reste entier, selon une synthèse d’études scientifiques publiée jeudi. Ces travaux, décidés par les autorités japonaises après la catastrophe de mars 2011, ont été menés sur plus de 9000 kilomètres carrés, une région qui va de la zone située à proximité de la centrale nucléaire (11 municipalités évacuées) à une zone plus vaste de 40 municipalités, touchées à des niveaux plus faibles mais significatifs de radioactivité. Ils sont aujourd’hui quasiment achevés et, pour la première fois, des chercheurs en tirent les leçons dans une synthèse d’une soixantaine de publications scientifiques, parue dans la revue Soil de l’Union européenne des géosciences. Selon cette synthèse, « le décapage de la couche superficielle du sol sur une épaisseur de 5 centimètres, principale méthode retenue par les autorités japonaises pour assainir les terres cultivées, a permis de réduire les concentrations en césium d’environ 80 % dans les zones traitées ».

— Agence France-Presse