(Brasilia) Le président d’extrême droite du Brésil Jair Bolsonaro a qualifié mardi de «gamine» la jeune activiste suédoise Greta Thunberg, qui avait condamné dimanche l’assassinat de deux indigènes en Amazonie.

«Greta a dit que les indigènes sont morts parce qu’ils défendaient l’Amazonie», a ironisé le chef de l’État lors d’un point presse à la sortie de sa résidence officielle à Brasilia.

«C’est impressionnant de voir l’importance que les médias accordent à une gamine comme elle, une gamine», a-t-il ajouté.

Connue pour son fort tempérament, Greta Thunberg, 16 ans, n’a pas hésité à répondre à la provocation.  

Elle a saisi la perche tendue par le président brésilien en actualisant la description de son profil sur Twitter avec le terme «pirralha» (gamine) utilisé par M. Bolsonaro en portugais.

Dimanche dernier, l’égérie de la lutte contre le réchauffement climatique avait condamné sur les réseaux sociaux l’assassinat de deux indigènes de la tribu Guajajara tués par balles dans l’État du Maranhao.

Un autre leader indigène avait été tué dans la même région il y a un peu plus d’un mois.

«Les peuples indigènes sont littéralement en train d’être assassinés alors qu’ils tentent de combattre la déforestation illégale. Ça continue encore et encore. C’est honteux que le monde garde le silence là-dessus», avait écrit l’adolescente suédoise sur Twitter.  

Bolsonaro a déclaré mardi que «toute mort est préoccupante» et assuré que son gouvernement était «contre la déforestation illégale».  

AP

Des membres de la tribu Guajajara ont manifesté lundi à la COP25.

Mais le président brésilien, climatosceptique assumé, est régulièrement la cible des critiques des militants écologistes, notamment en raison de son intention d’autoriser les activités minières au sein de territoires indigènes.

Il avait également défrayé la chronique pour avoir relativisé la recrudescence des incendies de forêt en août et septembre.